Le dernier observatoire de la communication de l’APACOM montre que la vidéo, en tant que support de communication pour les entreprises, a tendance à stagner. Pourtant, sur les réseaux sociaux comme sur les sites de partage dédiés à la vidéo, on ne peut pas dire que celle-ci soit en perte de vitesse. Et si la solution était d’internaliser sa production vidéo en copiant les internautes lambda ?
Identifié comme un support coûteux et chronophage, tout en étant aussi périssable que le reste, la vidéo sur internet présente un ratio investissement / visibilité qui est loin d’être garanti. On n’a en effet toujours pas trouvé la recette de la vidéo qui va « faire le buzz » et de nombreux films institutionnels sur YouTube stagnent à quelques dizaines ou centaines de vues…
Les agences spécialisées en création audiovisuelle offrent toujours des prestations incontournables pour réaliser de magnifiques clips en time lapse, des vues aériennes par drones ou encore des montages dignes de superproductions américaines, mais il faut pouvoir disposer d’un budget suffisant pour obtenir un résultat de qualité. Sur les réseaux comme Instragram et Snapchat notamment, qui raffolent des contenus éphémères, de telles prestations ne sont possibles que pour les plus grands annonceurs. Aussi la solution pour répondre à la demande de contenus vidéo et produire vite et à bas coût, pourrait être de faire comme tous les internautes : avec un smartphone.
Si les professionnels crieront au scandale, force est de constater qu’avec un capteur de 12 millions de pixels et un enregistrement en 4k à 60 images par seconde, un iPhone de dernière génération n’a plus rien à voir avec ce que proposaient les premiers smartphones. De ce point de vue ce sont de véritables caméras, il existe d’ailleurs depuis 13 ans un festival du film sur mobile : www.mobilefilmfestival.fr
Cela fait sans doute déjà plusieurs années que vous faites des photos avec votre smartphone sans remettre en doute leur qualité. Osez faire de même avec la vidéo ! Deux contraintes principales existent pour lesquelles il s’agit de prendre quelques précautions : le son et la stabilisation de l’image.
Accessoiriser, voici la clé
On peut pardonner à une vidéo une image un peu approximative, en revanche un son de mauvaise qualité fera immédiatement fuir les internautes. Il est important d’investir dans du matériel complémentaire : un micro filaire directif permet, pour 50 à 100 €, d’améliorer considérablement le son capté et d’éliminer les bruits de fond. Si vous voulez faires des interviews, un micro « HF » (sans fil) vous permettra de vous affranchir complètement des contraintes techniques. Vous devrez alors investir entre 300 et 600 € pour un résultat impeccable.
Une image qui tremble, voir un cadrage qui chavire complètement : un accident classique quand on filme avec un smartphone à bout de bras. Pour limiter la fatigue et améliorer la stabilité, vous pouvez garder votre bras collé le long du corps. Si vous en avez la possibilité, travailler à deux lors des interviews permet au « caméraman » de rester concentré sur son cadrage pendant que le reporter pose les questions. L’avantage est aussi que cela évite le regard frontal face caméra.
Pour améliorer encore la stabilité de l’image, vous pouvez investir dans une poignée pour tenir le smartphone comme une caméra : il vous en coûtera environ 100 €. En revanche l’achat d’un stabilisateur est déconseillé : son utilisation demande des connaissances techniques et une habitude du tournage pour vraiment en tirer parti.
Avant et pendant le tournage : quelques conseils
Maintenant que vous êtes équipé, ne négligez pas pour autant un minimum d’étapes préparatoires par lesquelles on passe pour tout projet vidéo. Posez-vous quelques questions essentielles : quels messages est-ce que je veux faire passer ? pour quel public ? sur quels supports ? Prenez le temps de préparer les questions de votre interview ou de rédiger quelques lignes pour avoir l’angle de votre sujet bien en tête. En bref, vous devez essayer d’imaginer à quoi ressemblera votre film et d’en faire un mini story-board avant de vous lancer.
Pendant tout le tournage, mettez votre téléphone en mode avion. Inutile de perturber votre interview avec des notifications ou pire, un appel téléphonique ! Après la captation de votre événement, pensez toujours à faire des « plans de coupe » : il peut s’agir d’un panoramique sur le lieu, de plans d’extérieur, de zooms sur les produits ou des affiches… Ces plans, où le son n’a pas d’importance, peuvent être extrêmement utiles au moment du montage de votre film.
Format, durée et montage
Avec la montée en puissance de la consultation des vidéos sur smartphone, se pose de plus en plus la question de l’orientation de la caméra : portrait ou paysage ? Si le format portrait se généralise dans les « stories » Instagram, Snapchat ou Facebook, nous restons encore culturellement habitués au format paysage de nos écrans. Réservez donc le format portrait quand la diffusion du film est prévue sur les réseaux sociaux mobiles. Quant à la durée des clips, il est fortement conseillé de ne pas dépasser 2 à 3 minutes, et même une minute quand on le destine spécifiquement aux réseaux sociaux.
Le montage des films peut depuis longtemps se faire directement sur le téléphone, mais à présent des outils quasiment professionnels permettent de faire un montage assez sophistiqué en situation de mobilité (salon, conférence…) sans même à avoir à utiliser un ordinateur. Les afficionados d’Apple peuvent utiliser iMovie qui est disponible gratuitement alors que sur Android, un logiciel comme Power Director fera l’affaire pour quelques euros.
Vous êtes convaincu de la possibilité de faire de vraies vidéos de communication avec un smartphone ? Vous vous sentez l’âme d’un réalisateur mobile ? Pour allez plus loin, vous pouvez consulter le site videonline.info, régulièrement mis à jour et riche de nombreux articles. Vous y trouverez notamment des comparatifs d’accessoires pour faire le meilleur choix.
Vous avez terriblement envie de vous lancer dans la vidéo mais n’avez décidément pas l’âme d’un réalisateur ? Dans ce cas pas d’hésitation : dans l’annuaire de l’APACOM vous trouverez forcément un professionnel pour vous accompagner dans votre projet !
Stéphane Menegaldo