Mais qui est cette Vero dont tout le monde parle ? La dernière chanteuse à la mode ? Non, pas du tout, c’est un réseau social. Encore un me direz-vous ! Oui mais celui-ci a créé le buzz ces dernières semaines. Les internautes se sont précipités pour ouvrir des comptes à tel point que le serveur s’est retrouvé saturé. Pourquoi cet engouement soudain ? Penchons-nous sur la question.
Tout d’abord il faut préciser que Vero n’est pas née d’hier. La plateforme a été créée il y a 2 ans, en juillet 2015, par Ayman Hariri, fils du premier ministre libanais Rafiq Hariri. Le pari était de proposer une alternative à ceux qui ne s’y retrouvaient plus dans réseaux sociaux traditionnels. Résultat : un mélange de Facebook, Twitter, Instagram et Pinterest qui est uniquement accessible sur mobile (iOS ou Android). A l’époque, la mayonnaise ne prend pas et le réseau social tombe dans les oubliettes.[1]
Mais qu’a-t-elle de plus que les autres ?
Le principe est de pouvoir partager ses photos et vidéos, ses liens, sa musique, ses films et séries, ses livres et lieux préférés, et en discuter avec sa communauté. Jusque-là rien de neuf, la véritable spécificité de Vero repose sur la protection des données des utilisateurs. L’entreprise mise sur la transparence et affirme que « Vero ne se financera jamais par la publicité et ne collectera pas vos données ».
L’autre avantage de taille de cette application, c’est la fin des algorithmes complexes. L’utilisateur a donc un fil sans publicités et voit toutes les publications auxquelles il est abonné sans restriction.
Une popularité soudaine
Tombée dans l’oubli, les créateurs décident de mettre la plateforme sur le devant de la scène. L’entreprise lance alors une campagne marketing auprès de plusieurs influenceurs. En parallèle, l’entreprise propose un service gratuit à vie pour le premier million d’inscrits. Les autres devront payer un abonnement annuel. Les internautes se précipitent donc pour ne pas payer. Et ça marche ! En février 2018, Vero enregistre une croissance de 300 % dans les recherches Google et devient le lundi 26 février, l’un des sujets les plus discutés sur Twitter. Aujourd’hui, Vero a dépassé la barre des 3 millions d’utilisateurs.[2]
Des voix discordantes
Cependant Vero est loin d’être parfaite. En commençant par son CEO, Ayman Hariri, qui a déjà connu des problèmes avec la justice lorsqu’il dirigeait les opérations de l’entreprise de construction de sa famille, Saudi Oger. Les griefs sont graves : salaires impayés et accusations d’esclavage. Quant à l’utilisation des données des internautes, rien n’est clair. Le réseau se réserve le droit de collecter les données et de les utiliser pour, officiellement, améliorer les services. Autre problème, il est impossible de supprimer son compte. Des points noirs qui ont fait émerger le hashtag #DeleteVero sur Twitter.[3]
Le soufflet semble donc retomber mais Vero n’a peut-être pas dit son dernier mot. Le réseau reste encore gratuit… A suivre.
Stéphanie Larouer-Jourdain
Sources :