« Entrer en résilience pour incarner une idée régionale »
Pour cette troisième édition des Cafés de La Com organisée par la Fédération Réseaux Com’ Nouvelle-Aquitaine (rassemblant l’APACOM, Réseau Com’ 17, Réseau Com’ 79, Réseau Com’ 86 et Réseau Com’ Limousin), nous avons eu le plaisir de rencontrer Alain Rousset, tête de liste « Les talents de nos territoires, l’union de nos énergies. »
Le portrait du candidat :
Guillaume Petit, ancien président de l’APACOM nous en dit plus sur Alain Rousset :
Né en 1951 à Chazelles-sur-Lyon, issu d’une formation de droit et d’économie, il sort diplômé de Sciences-Po Paris. Homme de gauche, passionné d’histoire et de culture, il s’inscrit dans un combat pour la justice sociale et souhaite soutenir ceux qui souffrent et accompagner ceux qui créent.
Fort de ce combat, il devient Conseiller Général, Conseiller Régional, Maire de Pessac, Député… Et enfin Président de l’Aquitaine de 1998 à 2015, puis Président de la Région Nouvelle-Aquitaine jusqu’en 2021.
Aujourd’hui, Alain Rousset, l’homme fidèle aux racines, le philosophe qui incarne une idée régionale entend bien se lancer un défi : briguer un nouveau mandat à la Présidence de la Région Nouvelle-Aquitaine.
Son projet ? Bâtir une politique régionale en contradiction avec la doctrine libérale et réindustrialiser de manière responsable la région.
Ses ambitions pour la Région :
Alain Rousset croit en une politique industrielle française applicable en Nouvelle-Aquitaine. Pour preuve, 36% des emplois industriels nets de France ont été créés en Nouvelle-Aquitaine en 2019 avec plus de 800 usines implantées. « On a laissé faire la désindustrialisation, c’est pourquoi je souhaite mener une autre politique » déclare le candidat.
C’est pour cela qu’il souhaite poursuivre le dispositif « Usine du futur » où « on repense l’usine », et la place de l’homme et de la femme dans l’entreprise. Il s’agit ici de démontrer la compétitivité par le bien-être au travail : l’usine du futur, ce n’est pas moins de 800 entreprises accompagnées et 30 à 50% de productivité en plus.
Aujourd’hui, le Président-candidat souhaite aller plus loin dans le secteur pharmaceutique. Il s’interroge : comment reconquérir le marché des médicaments face à l’hégémonie chinoise ? Comment passer de la chimie de synthèse à la chimie végétale avec des entreprises de Nouvelle-Aquitaine ?
Le candidat se demande aussi comment reconquérir notre souveraineté informatique et électronique et ainsi se protéger des conflits entre la Chine et les États-Unis leaders dans ces secteurs. Il s’inscrit dans un projet résilient qui vise à davantage de diversification pour protéger notre économie comme notre santé, sans oublier de lutter contre le réchauffement climatique.
Aujourd’hui, face à la crise politique que nous traversons et avec les différentes contraintes qui s’imposent à nous, il s’agit de poursuivre la réflexion pour être encore plus créatif et imaginatif… L’objectif étant de trouver des réponses à des situations explosives pour endiguer les problèmes à l’échelle régionale.
Entre valeurs et pensées, Alain Rousset se prévaut d’hommes politiques comme Joe Biden ou encore le pape François. Il sait que la science peut apporter le meilleur comme le pire et en cela, il préfère se référer à Montaigne : « Je veux qu’on agisse, et qu’on allonge les offices de la vie tant qu’on peut… ». Aujourd’hui, il faut savoir faire son jardin. En bon jardinier, le Président-candidat espère tout simplement semer, planter et récolter !
Alain Rousset et la communication :
Pour mémoire, la Filière Communication en Nouvelle-Aquitaine, ce n’est pas moins de 485 entreprises, 900 professionnels et 909 millions de chiffre d’affaires* précise Frédérique MICHELY- SZKALANA, Président de la fédération Réseaux Com Nouvelle-Aquitaine
Alain Rousset considère que la communication est un moyen d’aider le politique à faire passer des messages : chacun son rôle ! La communication publique doit également être au service des citoyens : tant dans l’information qu’elle se doit de délivrer à toutes et à tous. La facilitation d’accès et d’expérience des services publiques est un enjeu de plus en plus prégnant. Nous, politiciens, devons jouer un rôle important pour la Région, notre rôle est aussi de capter les ressentis. Depuis 20 ans, Alain Rousset envisage la Nouvelle-Aquitaine comme un écosystème de dynamiques et de confiances qui contribue à la création d’emploi industriel, touristique et agricole. Autant d’entreprises, clients des communicants, qui nourrirons les marchés de toute une filière.
Il sait la filière communication touchée par la crise Covid-19, c’est pourquoi Alain Rousset a décidé d’inclure la région dans des dispositifs d’aide pour soutenir la filière événementielle. Il est certain qu’on sortira tous différents de cette crise, en envisageant « le monde d’après » et invite la communication à tenir un vrai rôle de conseil pour valoriser des valeurs de solidarité (accompagnement) / de responsabilité (crise climatique) / d’indépendance (nouvelles logiques).
À cet instant, Alain Rousset repense, avec nostalgie, aux « Universités d’été de la communication » d’Hourtin… et salue les Tribunes de la Presse, une manifestation qui vise à développer aujourd’hui les usages du numériques : réfléchir aux nouveaux défis des fakes news.
Le temps du débat :
- Sa vision de la grande région : Alain Rousset considère que la fusion est désormais faite. Toutefois, il est toujours difficile d’afficher un état d’esprit néo-aquitain, tout simplement parce que les identités de territoire sont multiples en Nouvelle-Aquitaine. C’est une somme de diversités topographies, de pratiques agricoles. Désormais, notre grande région est forte de talents, d’individus, de compétences qui savent agir ensemble et avancer en coopération.
- Sur la filière achat en Nouvelle -Aquitaine : A. Rousset précise qu’il n’y a pas de préférence régionale dans l’attribution d’appel d’offre public de manière générale tant pour le secteur de la communication que pour les autres. C’est contraire à la loi. Cependant, d’autres leviers permettent à la Région de faire parfois prévaloir la préférence régionale. Il s’agit de respecter la loi, tout en sachant l’interpréter en faveur de notre belle région.
- Sur l’utilisation de l’hydrogène dans les futurs projets régionaux : Alain Rousset travaille depuis 10 à 15 ans sur la sécurisation du dispositif d’hydrogène : production verte, distribution à destination des engins lourds (train, navire, camion, bus). Pour lui, il ne s’agit pas d’avancer en marche forcée, la transition écologique doit se faire par étape et avec confiance.
- Sur les engagements régionaux en faveur des jeunes : Alain Rousset fait le constat d’une société libérale inégalitaire où la pauvreté ne cesse d’augmenter sous le quinquennat du Président Macron. Or, la Région n’a pas les compétences pour accompagner au mieux la jeunesse. À défaut, le Président-candidat souhaite les soutenir et les aider dès qu’il le peut : en leur proposant la gratuité des transports (TER, et bus), en dotant les plus précaires de panier-repas, en tentant d’améliorer leur insertion dans le monde professionnel via des dispositifs d’orientation spécifiques.
*Selon la dernière édition de « l’Observatoire des Métiers de la Communication en Nouvelle-Aquitaine » publié par l’APACOM en 2019.
Pour la fédération Réseaux Com’ Nouvelle-Aquitaine :
Antoine Cambuzat avec la complicité de Nicolas Chabrier et Béatrice Vendeaud