Nous souhaitons la bienvenue à Yannick Jouenne, Directeur de la communication des Liens du Cœur.
Racontez-nous votre parcours
J’ai commencé en tant que concepteur-rédacteur en marketing direct dans une agence parisienne. C’était en 1994. Puis j’ai intégré l’agence d’édition CREAPRESS pour y occuper les postes de rédacteur puis rédacteur en chef de consumer magazines ou magazines de marques. Ensuite a démarré mon aventure au sein du Groupe CANAL+ / CANALSATELLITE, au poste de chef de rubrique. Trois ans incroyables. Fin 2003, j’ai décidé de créer ma propre agence de contenu éditorial et pour cela j’ai mis le cap sur Bordeaux. Est née l’agence Némo devenue ensuite Bouche à Oreille (BAO). Il y a quelques années, j’ai quitté et arrêté BAO avant de créer une nouvelle structure, l’agence YOUJ, toujours spécialisée dans la création de contenu éditorial.
Et puis, il y a deux ans environ, j’ai eu l’opportunité de prendre en charge la communication de l’association LES LIENS DU COEUR. Il s’agit de l’association du Service des Cardiopathies Congénitales du CHU de Bordeaux. Une association reconnue d’intérêt général qui vient en aide et accompagne les enfants atteints d’une malformation cardiaque et leur famille. J’ai découvert un environnement que je ne connaissais pas et un univers incroyable. Avec des médecins, des équipes médicales, des bénévoles, etc. qui font un travail fantastique. Il y avait tout à créer ou presque en matière de communication. Le challenge est important mais la mission passionnante.
Qu’est ce qui vous passionne dans la communication ?
J’ai bien entendu un goût prononcé pour tout ce qui touche à la rédaction et à la conception-rédaction. La richesse de mon parcours fait que j’ai eu la chance de travailler à la fois en agence et chez l’annonceur, en tant que salarié mais aussi en freelance, puis en tant que chef d’entreprise. Bref, chaque expérience a été riche en découvertes et en plaisir. Et c’est ce que j’aime dans la communication. La diversité de ce métier fait qu’on ne s’y ennuie jamais. Il est même parfois un peu trop présent et à tendance à empiéter sur la vie privée. On rencontre des personnes venues d’univers très différents, on travaille sur des problématiques variées, pour des secteurs d’activités qui ont leurs propres caractéristiques… Donc difficile de s’y ennuyer. Et puis il faut sans cesse savoir se réinventer, relever de nouveaux challenges.
Quel serait l’évènement marquant dans votre carrière de communicant ?
Il y a encore 2 ans j’aurais répondu certainement mon passage chez CANAL+, une expérience incroyable. Il y régnait encore ce qu’on appelle « l’esprit canal ». Je n’avais jamais l’impression d’être au travail et pourtant on bossait, mais dans une ambiance unique.
Mais ce que je vis depuis 2 ans au sein des LIENS DU COEUR a quelque chose en plus. Un petit supplément d’âme. J’ai certainement retrouvé ou tout simplement trouvé un sens à mon métier. Je sais pourquoi j’écris, pourquoi je mets en place telle ou telle action de communication, pourquoi je crée tel ou tel support de communication. En fait j’ai le même plaisir à travailler dans la communication mais, en plus, j’ai l’impression d’être utile, de participer, à mon modeste niveau, à une cause juste, une belle cause. Et puis, en tant que responsable de la communication, j’ai encore appris : comme quoi, il n’y a pas d’âge pour progresser et découvrir de nouvelles facettes de son métier.
Comment envisagez-vous l’avenir des métiers de la communication ?
Pour être franc, je n’ai pas la réponse. Quand j’ai commencé, on faisait les maquettes sur des calques, on parlait de cromalins, etc. Avec l’arrivée du numérique certains prédisaient la mort du papier… Puis j’ai connu l’arrivée des réseaux sociaux, aujourd’hui outils de communication indispensables pour une marque comme pour une association. Dans les agences, des métiers ont disparu, d’autres ont émergé. Je crois que la communication nous imposera toujours de nouveaux défis, et c’est ce qui fait que ce secteur est passionnant. On doit savoir se réinventer, sans cesse. Maintenant, je pense que c’est aussi un univers encore plus dur que lorsque j’ai commencé. Plus concurrentiel, plus exigeant. L’âge d’or des agences et le « mythe » du communicant à la « Beigbeder » sont révolus. J’avoue que, parfois, c’est avec un peu de nostalgie que j’y repense. Mais je suis sûr que l’avenir nous réserve aussi de belles surprises, malgré la situation que nous connaissons actuellement et qui n’est pas sans conséquences sur notre secteur. Vive la com !
Propos recueillis par Sylviane Langlade