Nous souhaitons la bienvenue à Vincent David, fondateur de l’agence RUP (Relations d’Utilité Publique).
Racontez-nous votre parcours…
En rédigeant, à la fin de mes études de sciences politiques, un mémoire sur la notion d’opinion publique mondiale, j’ai participé, en 1999 à Bonn, à la COP 5 sur les changements climatiques. J’ai alors eu l’opportunité de m’occuper de la communication et du lobbying des ONG françaises pendant la présidence française de l’Union européenne en 2000. J’ai ensuite été responsable des relations extérieures de l’association Max Havelaar de 2001 à 2006.
Ces expériences et mes engagements associatifs m’ont conduit à créer, il y a bientôt 15 ans, Relations d’Utilité Publique pour accompagner associations, acteurs publics et entreprises sur la communication de leurs activités sociales et environnementales.
Nous sommes désormais une douzaine au sein de l’agence, organisée en Scop (ndlr : société coopérative et participative). Il n’y a pas de hiérarchie entre nous, nous prenons toutes nos décisions au consensus et nous sommes depuis des années en télétravail. Notre mode de fonctionnement très résilient est donc un atout dans cette période pour le moins complexe.
Qu’est ce qui vous passionne dans la com’ ?
Je suis surtout passionné par les enjeux politiques, sociaux et environnementaux en France et dans le monde, et par les liens entre décideurs et contre-pouvoirs. Ce que je préfère dans la communication, ce sont les relations publiques car j’adore créer des ponts entre les thématiques sociétales, les organisations et les personnes qui les incarnent.
Quel serait l’évènement marquant dans votre carrière de communicant ?
En 2007, lors d’une mission pour le Mouvement associatif (réseau représentant les grandes fédérations rassemblant plus de 700 000 associations), j’ai réussi à les convaincre d’inviter les candidat.es à la présidentielle lors d’un événement avec 600 responsables associatifs. Initialement, ils espéraient juste obtenir leurs témoignages par video. Or les candidats ont répondu positivement à l’invitation car le monde associatif a un poids politique et économique certain, alors qu’il a tendance à se sous-estimer.
Plus récemment, notre agence a accompagné la communication de la candidature de Pierre Hurmic, entre les deux tours de l’élection municipale, et le résultat a été plutôt probant.
Comment envisagez-vous l’avenir des métiers de la communication ?
J’espère que les acteurs de la communication vont prendre conscience de leur responsabilité quant aux enjeux écologiques et sociaux. En effet, la communication a la capacité de faire émerger de nouveaux imaginaires. Or il est urgent de changer nos modes de consommation et de préparer les consommateurs et les citoyens à un changement de société. Les récentes tribunes signées par des communicants pour demander une régulation de la publicité sont un bon indicateur que la profession est en train de faire sa mutation.
Propos recueillis par Julien Barbe