Cette semaine nous vous présentons Sébastien Ortola, journaliste et reporter photographe pour l’agence photo RÉA
Votre bio express en quelques lignes ?
Je suis journaliste reporter photographe depuis plus de 15 ans et je travaille pour l’agence photo parisienne RÉA en poste à Bordeaux. En parallèle, j’ai été salarié du quotidien gratuit 20 Minutes pendant 13 ans dont 10 à Paris. Auparavant, j’étais journaliste rédacteur presse écrite et j’ai travaillé principalement pour la presse quotidienne régionale (PQR).
Votre actu dans la communication ?
Je développe actuellement mes compétences pour devenir journaliste reporter d’image (JRI – caméra TV) en me formant toute l’année universitaire à l’Institut de journalisme de Bordeaux (IJBA). Le diplôme universitaire en poche, je souhaite piger pour la TV tout en restant photographe et proposer des services de prestations de reportages « corporate », c’est à dire en entreprise.
Votre dernier coup de coeur com’ ?
Mon coup de cœur com’, c’est l’Apacom !
Quelles sont les évolutions à venir pour votre métier ?
En ce qui concerne les évolutions à venir de mon métier (photo journaliste JRI), je pense que nous sommes toujours (dans le journalisme) dans une phase de mutation (initiée au début des années 2000) liée à l’ère du numérique. Les moyens de communication ont été révolutionnés par le tout-numérique entraînant des mutations toujours en cours dans tous les secteurs de métiers et particulièrement dans celui des communications.
Chez les journalistes, cela a entraîné un changement radical dans la façon de « rapporter » l’information : l’économie de crise génère un journalisme de récupération et non plus de production.
Aujourd’hui, les journalistes sont devenus des professionnels sédentarisés. Chacun travaille dans son environnement connu et fournit, en cas d’actualité, la matière à ses confrères jusqu’à l’autre bout du monde. Cela a des conséquences sur le vécu du métier au quotidien puisque le déploiement de la curiosité (caractéristique première du journaliste) s’effectue principalement dans l’épuisement des ressources d’information locales. Exit la découverte de « mondes » inconnus, lointains, générateurs d’étonnement et de regard neuf. Et il faut décliner l’information sous toutes les formes : rédaction, photos, vidéos, réseaux sociaux… activité chronophage qui va à l’encontre d’enquêtes journalistiques plus fouillées.
Ce développement des médias n’a pourtant toujours pas trouvé la formule magique pour qu’Internet prenne la relève des médias traditionnels en rapportant suffisamment d’argent pour pérenniser la seule économie de l’information en ligne. Il y a de l’argent mais les parts du gâteau se sont démultipliées et chacun ramasse des miettes insuffisantes à sa survie. Ma vision est donc pessimiste mais, en même temps, jamais comme aujourd’hui les journalistes n’ont eu autant de liberté pour diffuser l’information sous toutes les formes. Ce qui est très excitant et plus positif.
Propos recueillis par Edwina Carriere