Quentin FAURE réalise lui aussi des portraits. Il sait que, parfois, il faut broder un peu, « rallonger la sauce ». Et bien, aujourd’hui, je fais face au problème inverse. Il me faut condenser le produit de notre entretien du 1er juillet dernier qui fait exploser mon compteur de caractères. Trêve d’introduction, allons-y !
Parcours
Si c’est presque par hasard que Quentin Faure s’est retrouvé sur les bancs de l’ISIC à l’université Bordeaux Montaigne, on peut cependant parler d’un heureux hasard. Heureux, il l’a été au cours de ces 5 années qui l’ont mené jusqu’à l’obtention du Master Communication des organisations : Consulting et Expertise. À la sortie du lycée, c’était une plongée directe dans le grand bain des cours magistraux. Écouter parler des professeurs, experts dans leur domaine, même éloigné d’une pratique concrète de la communication, découvrir les grandes théories de l’information communication, l’école de Palo Alto… Passionnant. L’éventail des domaines abordés pendant la licence forme le bagage complet d’un communicant. Il s’en nourrit tous les jours dans sa vie personnelle et professionnelle.
Par la suite, ses deux stages de Master lui permettent de découvrir la réalité de la communication professionnelle. Loin de la théorie, même passionnante, il y a le quotidien : répondre aux attentes du client, acquérir les codes, les outils de veille, l’interaction avec les collègues.
C’est à cette époque qu’il commence à comprendre qu’il est plutôt fait pour l’annonceur. Se faire le porte-parole d’une seule et même entité, avoir cette relation sur le long terme, pouvoir faire évoluer cette relation et être dans l’ancrage territorial : tout cela lui parle.
Être sur le pont, même dans la tempête, il le découvre lors de son stage de Master 2 chez Suez dans un moment très délicat pour l’entreprise qui venait de perdre son contrat majeur en Aquitaine.
Au milieu d’un service com’ traditionnel, il apprend beaucoup d’une équipe riche d’expériences complémentaires. Il confirme son appétence pour l’éditorial et sa sensibilité pour la RSE avec la mise en valeur d’actions pour la protection des océans.
Pour clôturer la belle époque étudiante, il rédige son mémoire sur les mèmes internet, étude iconographique et sémiologique visant à comprendre les mécanismes qui rendent ce phénomène si efficace.
Et puis…
Après une courte « traversée du désert » dans un marché de l’emploi tendu, il trouve un premier poste de Chargé de communication à la Mission Locale des Hauts de Garonne (pour l’insertion sociale et professionnelle des jeunes de 16 à 25 ans). Une création de poste qui lui donnait carte blanche pour poser sa patte : création de la charge graphique, adaptation du logo, mise en place d’outils, accélération des réseaux sociaux…Le tout avec les moyens du milieu associatif. Un défi de taille pour un 1er poste. Après presque 3 ans passés à la Mission Locale, Quentin avait fait le tour. L’émulation du travail en équipe et les avantages d’un service communication plus étoffé lui manquaient.
C’est ainsi qu’en janvier 2022, il est recruté par Sup de Vinci, toujours en tant que chargé de communication. Sup de Vinci fait partie d’un groupe en pleine expansion. Le campus de Bordeaux ouvrira ses portes à la rentrée prochaine. Au 86 cours de la Martinique, les dernières finitions sont en cours pour accueillir les premières promotions bordelaises d’étudiants en informatique : Big data, DevOps & Cloud, Développement, Product owner, Cybersécurité… autant de spécialisations et de termes que Quentin s’emploie à maîtriser pour être crédible et efficace dans son poste.
Ce qui le passionne dans les métiers de la com ?
Quentin FAURE aime le fait de ne pas avoir de journée type. Il dispose d’une certaine liberté dans la façon dont il priorise ses sujets. Et cet ordre est constamment en mouvement. Il aime ce côté imprévu. Il avoue lui-même ne pas être forcément quelqu’un de très organisé, sans que cela constitue un quelconque handicap.
« La qualité première d’un communicant pour moi, ce n’est pas l’organisation, c’est la capacité de switcher très vite entre les différentes thématiques et problématiques et surtout pouvoir y apporter des réponses ».
Au quotidien, il faut la compétence de comprendre tous les sujets auxquels on peut être confronté. Ne pas se cantonner juste à la communication. C’est là que ses années d’études et tout ce qu’il y a appris hors du spectre pur de la communication lui sert énormément. Comprendre la façon dont une entreprise et ses groupes sociaux fonctionnent. S’intéresser aux sujets, aux évolutions politiques, technologiques, aux tendances graphiques.
Cette ouverture d’esprit, cette envie d’apprendre lui fait dire qu’il pourrait retourner sur les bancs de l’université, écouter parler des chercheurs.
Une envie qui a nourri l’idée de faire un podcast. En effet, Quentin FAURE est aussi le créateur et l’animateur du podcast Merci pour ce moment. L’objectif est de prendre un sujet autour de la thématique du sport, de faire intervenir des universitaires, professionnels du sport et des journalistes afin d’en faire découler des problématiques plus larges. C’est très sport, mais cela va aussi plus loin sur la construction de notre société.
Et dans 10 ans ?
Quentin FAURE a une vision assez classique de son évolution professionnelle. Il aura alors 37 ans et se voit, toujours à Bordeaux, devenu responsable de communication.
Il aimerait pouvoir prendre un peu de hauteur, et devenir à son tour la personne qui forme et qui oriente. Alors qu’il est sorti des études il y a seulement 4 ans, Quentin voit déjà arriver de nouveaux profils aux capacités étonnantes.
« Je pense que nous fonctionnons par cycles ».
Selon Quentin FAURE, même s’il peut y avoir des technologies de rupture, qui vont changer les usages, finalement, les besoins que nous avons en tant qu’êtres humains, nos attentes, les leviers, tout cela ne change pas, ou alors rarement.
Nous fonctionnons par cycles. Il y a sûrement des choses qu’on va voir revenir et qu’on avait oubliées. Et ce qui est très utilisé aujourd’hui comme les vidéos et l’expérientiel ne le sera peut-être plus dans 5 ans. Les gens de sa génération ont par exemple pris beaucoup de recul vis-à-vis de certains réseaux sociaux comme Facebook. Les générations suivantes auront sans doute ce même recul vis-à-vis de leurs réseaux. Il y aura toujours une application ou un réseau social pour en remplacer un autre. En tant que professionnel de la communication, il faut savoir comment les utiliser sans forcément en faire une profession de foi.
Propos recueillis par Muriel MUNIER