Cette semaine nous vous présentons Marie-Ange Munoz, Directrice Régionale chez Oxygen à Bordeaux.
Votre bio express en quelques lignes ?
Je suis née et j’ai grandi à Bordeaux : j’y ai fait mes mes études supérieures de communication et de commerce. En 2005, j’ai participé à l’élaboration de la pré-candidature de la ville de Bordeaux au titre de Capitale Européenne de la culture, étant chargée du monde économique.
Ces dernières années, j’étais responsable des relations presse de l’Institut français, l’opérateur du Ministère des Affaires étrangères présidé par Xavier Darcos (ancien ministre).
L’EPIC avait pour objectif de donner une plus grande visibilité à l’action culturelle extérieure de la France dans le monde afin de renforcer sa diplomatie d’influence au travers des actions de création artistique (cinéma, spectacle vivant, musique, cirque, art de la rue, art contemporain, architecture, etc.), de débat d’idées, de culture scientifique, d’apprentissage de la langue française… tout en accueillant des cultures étrangères.
Diplômée en 2014 de l’Executive Master Communication de Sciences Po, en soutenant un mémoire professionnel sur l’avenir des relations presse, j’ai choisi de rejoindre en 2014 l’équipe OXYGEN et de prendre en charge la création et le développement de l’agence sur la région de Bordeaux.
Je suis également écrivain – dramaturge- scénariste. Publiée aux éditions « Le bruit des autres », j’ai signé des œuvres telles que « EVA, Evita », « Dix ans » et « A cœur et à crime ». Mon prochain livre « Entretien(s) avec ma Mère » sera publié en 2015 aux éditions « L’Amandier ». Retrouvez tout mon univers ici.
Votre actu dans la com’ ?
C’est à la fois mon mémoire pour Sciences Po que j’ai soutenu en juin 2014 – Mémoire professionnel – « Mieux gérer les relations presse pour pérenniser le métier au XXIème siècle » ; et ma prise de fonction au 1er septembre 2014 chez OXYGEN.
Votre dernier coup de coeur com’ ?
La très belle campagne pour Octobre Rose si bien relayée sur Bordeaux avec l’Institut Bergonié et Gérald Carmona.
Quelles sont les évolutions à venir pour votre métier ?
Difficile de résumer en quelques lignes mon mémoire pour Sciences Po qui portait sur cette question. Afin de ne pas asséner des vérités que j’aurais été seule à porter, j’ai fait une double enquête en 2012-2013 en France auprès d’une centaine de professionnels des relations presse et d’une centaine de journalistes. Ce sont leurs précieuses réponses et le croisement de leurs contributions qui m’a permis d’analyser la situation, de battre le jeu et de mettre cartes sur table de manière objective, de reconnaitre les points de blocage mais aussi les points positifs sur lesquels rebondir pour sortir de l’impasse et se donner de nouvelles perspectives d’avenir. J’ai démarré ce mémoire sans douter que les deux professions de « journaliste » et de « professionnel des relations presse » pouvaient perdurer. Persuadée que l’une n’allait pas sans l’autre. La seule interrogation tenait au « comment ? »
Comment continuer à avancer alors que visiblement nous arrivions à une situation de blocages, que notre duo était devenu duel ? Mais le résultat a dépassé mon sentiment initial : nous sommes dans une double impasse. Chaque profession vit de profonds changements qu’elle ne sait pas forcément appréhender ni gérer. Cela génère d’une part de la souffrance pour de nombreux professionnels des relations presse dévalorisés et souvent décriés, qui pourtant ne baissent pas les bras car ils sont sincèrement motivés par leur métier, d’autre part de la lassitude et du dégoût pour les journalistes qui sont perdus face à tous les bouleversements que subit notre époque avec l’ère grandissante du virtuel et l’implacable pouvoir du 2.0 qui tue les schémas existants de la presse classique…
Les deux professions peuvent-elles continuer ensemble en remettant simplement à plat leur fonctionnement et leur façon de collaborer ? Peuvent-elles vraiment survivre et perdurer toutes deux, ou bien risquent-elles d’être incapables de reconsidérer l’autre et vont-elles se scléroser, sombrer et disparaitre ensemble ? Ou bien l’une d’elles pourrait-elle devenir une mante religieuse et réussir à avoir la peau de l’autre ? Et si tel est le cas, laquelle vaincra ?
S’il faut choisir une profession qui doit survivre à l’autre, je ne peux pas hésiter, je choisis les professionnels des « relations médias ». A eux de sortir de leur impasse, à ne pas douter, marcher droit devant et être passe-muraille, ou bien à se greffer des ailes sans avoir peur de s’envoler. A eux d’oser enfin s’imposer, exister en prouvant leurs compétences et leur éthique. Seuls ceux qui sauront les acquérir et les prouver auront un bel avenir. A eux de maîtriser les nouvelles technologies, de devenir des influenceurs de renom. Une nouvelle route est à tracer, les dés sont à relancer, il faut repartir à zéro en puisant dans les racines solides fondatrices du métier pour capitaliser, passer des relations presse aux relations médias sans appréhension. A eux de devenir les nouveaux grands communicants de demain.
Propos recueillis par Cyrielle Torpe