Ancien Porte-parole du ministère du Logement, de la Ville et de la Lutte contre l’exclusion, puis Consultant en stratégie de communication institutionnelle, Christian Dupont dispose d’une solide expérience en communication politique et relations presse, qu’il met aujourd’hui au service de ses clients impliqués dans de grands projets publics. Mais pourquoi donc ces clients disent-ils de lui qu’il « sait marcher sur la glace » ?!
Racontez-nous votre parcours…
À la sortie de mon Master II en Sciences politiques, j’ai commencé par écrire et interpréter des sketches comiques sur l’actualité pour le café-théâtre et la télévision, à Paris, puis j’ai été journaliste dans un hebdomadaire d’actualité sociale et pour des magazines d’entreprises.
Passionné par le débat politique, j’ai ensuite mis cette expérience de journaliste au service des relations presse de députés à l’Assemblée nationale en tant qu’Assistant parlementaire.
C’est à l’occasion de la médiatisation du Rapport parlementaire sur l’isolement au Premier ministre d’une députée que j’ai été amené à élaborer sa stratégie de communication : valorisation auprès des médias de son renoncement à se présenter en tant que « petit candidat » à l’élection présidentielle et de son ralliement au candidat de la majorité, du fait qu’elle représentait le volet social manquant au programme de ce dernier.
Une fois cette députée promue ministre du Logement et de la Ville, je suis devenu Conseiller Communication et presse, puis Porte-parole d’un ministère où les crises sont quotidiennes grâce au relais du « R.A.T.P. », le « Réseau d’Amplification du Titre du Parisien ». J’ai mesuré dans ces circonstances la valeur d’une parole sur les plateaux radios-télés qui engage un ministre et son budget de 9 milliards d’euros, et accessoirement mon poste de conseiller en communication en cas de dérapage. Ce qui s’apparente effectivement à « marcher sur la glace » ou surfer par gros temps.
J’ai ensuite mis cette expérience unique et passionnante en communication politique au service d’entreprises investies dans des grands projets urbains et architecturaux tels que la Philharmonie de Paris, le Théâtre de Perpignan, le Grand Paris Express, le Canal Seine Nord-Europe ou un quartier du luxe à Shangaï.
Afin de me remettre de ces vertiges de la communication de crise, j’ai approfondi mon éthique protestante en décrochant un Master Pro de Théologie à Montpellier et en exerçant la fonction de pasteur à Angoulême où, dans le cadre du Festival International de la BD notamment, le virus de la communication m’a rattrapé à l’occasion de l’animation de débats, conférences, groupes de travail, relations presse, et… communication de crise.
J’achève aujourd’hui cette dernière mission dans le monde associatif et souhaite à nouveau mettre au service des entreprises et des élus mon expérience et mes compétences en conseil en stratégie de communication institutionnelle, en tant que consultant indépendant ou salarié.
Qu’est-ce qui vous passionne dans la communication ?
« Une crise ne devient catastrophe que si nous y répondons par des idées toutes faites », constatait la philosophe Hannah Arendt.
Spécialiste de l’accompagnement de dirigeants et étrangement calme en situation de crise, je suis passionné par la recherche de la bonne stratégie, de l’argument clé ou du mot juste qui seront relayés par les médias et feront dire « ouf ! » à toute l’équipe Communication et au cabinet du Président au bord de la crise de nerfs.
Quel serait l’évènement ou l’élément marquant dans votre carrière de communicant ?
Les événements qui m’ont marqué sont ceux où il s’en est fallu d’un mot ou d’une phrase pour retourner la situation : « la droite ne l’emportera pas sans un volet social fort » pendant une campagne présidentielle, une note de synthèse d’une page pour la présentation en 2 minutes en conseil des ministres d’un projet de loi Logement trop technique pour intéresser le Président, ou en introduction d’un dossier d’appel d’offre de plusieurs milliers de pages, ou encore une phrase d’apaisement au cours d’une négociation qui dérapait en attaques personnelles, avec à la clé un chèque de 100 K€ d’arriérés tendu par un directeur financier coriace.
Comment envisagez-vous l’avenir des métiers de la communication / de votre métier ?
L’IA représente un véritable enjeu pour la production de contenu en communication, mais je reste convaincu de la supériorité de l’humain en matière de créativité et d’intuition qui lui permettront toujours d’être en mesure d’arbitrer quelle est la bonne option parmi les propositions que lui fait la machine.
Le mot juste et convaincant l’emporte toujours précisément parce que l’humain est un animal doué de parole et qu’une parole peut changer le monde, comme l’a démontré Hannah Arendt.