De vie professionnelle en vie professionnelle, Catherine-Elise Guillaumin conquiert de plus en plus de facettes de la communication, sans pour autant s’arrêter à la simple maîtrise du métier. En plus de son poste chez storiaconcept, elle étend à présent ses horizons pour aider des indépendants à développer leur activité avec Solo&Co Days. Rencontre avec une femme aux multiples casquettes :
Votre parcours de communiquantE en quelques mots ?
Au terme d’un parcours universitaire en communication à Lille puis à Paris-Sorbonne, je suis embauchée au sein du Groupe Renault à la Direction de la Communication au Siège. Mon job : rédiger toute la journée en flux tendu les news du Groupe quel que soit le sujet (finance, industriel, produit, commercial, social, marketing, acquisitions, cessions…) et les diffuser aux 140 000 collaborateurs. L’idée étant qu’ils n’apprennent pas par « l’extérieur » des infos sur leur entreprise. Autant dire que ces 10 années très intenses vont littéralement forger les fondamentaux de mon métier.
En 2009, retour à Bordeaux et changement « de bord ». Je décide de m’orienter en agence pour exercer mon métier sous un autre angle en intégrant Territoires&Co sur des fonctions de Conseil et de pilotage de projets, puis FG Smart Event au poste de Conception-Rédaction. L’aventure dure également 10 ans.
Puis, en janvier 2021, j’entame ma 3ème vie professionnelle (!). Après une formation en stratégie digitale, nouveau virage avec la création de storiaconcept, qui propose la production de contenu rédactionnel tout support : stratégie éditoriale, conception et rédaction de sites web ou de journaux internes, animation et rédaction de pages entreprise et de « profils » de CEO sur LinkedIn… Du « ghostwriting » en somme !
Ce changement de statut me fait prendre conscience de l’isolement de l’indépendant et de la difficulté à créer son activité par méconnaissance des interlocuteurs ou par trop plein d’informations : Quel statut choisir ? Quelle couverture sociale prévoir ? Comment se faire connaitre ? Comment structurer mon offre ? Et avec Alexandra Lugas et Anne Corsello, elles-mêmes indépendantes et qui ont l’expérience du Salon de l’entreprise de Nouvelle-Aquitaine qu’elles ont géré pendant plus de 10 ans, nous nous lançons dans l’aventure de la production événementielle en montant de toutes pièces les Solos&co days, un forum annuel et des rendez-vous thématiques ponctuels pour aider les indépendants à créer ou à développer leur activité.
Aujourd’hui, j’ai deux casquettes, storiaconcept et les Solo&co Days, deux activités très complémentaires, et le plaisir de travailler avec des personnes que j’estime profondément.
Qu’est-ce qui vous passionne dans la com’ ?
La communication est avant tout une fonction support, c’est-à-dire que, d’une certaine manière, on vient en aide aux autres métiers de l’entreprise. Ce peut être pour valoriser des projets, des produits ou des services. Ce peut être pour structurer des idées, une problématique et traduire cela en stratégie puis en dispositif opérationnel et décliner les supports. Ce peut être également pour aiguiller les CEO en cas de crise ou d’annonce majeure… Bref ! Et quand on arrive à donner du sens, à éclairer la route en quelque sorte, je trouve ça toujours très satisfaisant. Une belle aventure humaine à chaque fois.
Quel serait l’évènement / l’élément marquant dans votre carrière de communicantE ?
C’est l’annonce du rachat de Nissan par Renault, entreprise du CAC 40 avec tous les enjeux que cela suppose. À l’époque, je débutais et travaillais à la Direction de la Communication du Groupe, autant dire au cœur du réacteur ! C’est probablement l’élément fondateur qui m’a fait comprendre et mesurer l’impact de mon métier. Une dimension hautement politique où chaque mot est posé avec une visibilité média extrême. La cohérence essentielle des messages quelles que soient les cibles. L’agilité et le sens de l’anticipation car le retour sur le cours de l’action en Bourse est immédiat. La gestion d’une pression constante. Et enfin, la rigueur. J’avoue que cette expérience fondatrice me nourrit encore.
Comment envisagez-vous l’avenir des métiers de la communication / de votre métier ?
Je vais me limiter à mon métier qui est l’écriture. Ce métier a déjà fortement évolué avec le digital, où l’on pratique désormais ce que j’appelle le « rédactionnel augmenté », c’est-à-dire qui intègre nécessairement les règles du jeu des différents algorithmes. Mais aussi, un rédactionnel qui se spécialise de plus en plus en faisant appel à des techniques et des expertises spécifiques. Je pense à l’UX writing tourné vers l’utilisateur, au copywriting dans la sphère commerciale/publicitaire ou encore le content writing qui fait appel au storytelling… Même si la réflexion en amont sur le message demeure, sa traduction demande des compétences « pluri-spécialistes » en quelque sorte. Et puis, les usages évoluent. L’audio notamment se développe de plus en plus, tant dans les fonctionnalités à l’image de Siri, que dans le narratif avec le succès des podcasts notamment. Là aussi, l’écriture doit en tenir compte.