Pour bien démarrer l’année 2025, 15 communicants ont répondu à l’invitation de la Commission Com & Culture de l’APACOM et se sont retrouvés sur la scène du Cours Florent. Après avoir présenté l’école, sa formation professionnelle et ses activités grand public, le directeur Julien Delbes a passé la parole à Simon Jeannin, comédien et formateur, pour une séance d’initiation : à nous le théâtre comme pédagogie active de la communication. Retour sur un vendredi soir au Cours Florent.
5 questions à Julien Delbes & Simon Jeannin
Julien, pouvez-vous nous présenter le Cours Florent à Bordeaux, son cadre, ses activités, ses publics, ses projets et ambitions ?
Julien / Créé en 2017, le Cours Florent Bordeaux est le dernier-né de la célèbre école créée par François Florent (1937-2021). Elle forme les actrices et les acteurs de demain. Notre objectif est bien d’inscrire ces futurs artistes dans le territoire. Toutefois, notre école propose également des cours pour enfants et adolescents (le mercredi / samedi ou stages en période de vacances). Nous proposons également via notre branche « Cours Florent exécutif », notre savoir-faire au service des entreprises, sans oublier les coachings aux particuliers.
- Julien et Simon, vous êtes tous deux des anciens élèves du Cours Florent, au cours de la rencontre, vous avez évoqué, ou invoqué plusieurs fois, une méthodologie d’enseignement, le fameux « esprit Florent », pouvez-vous le définir ?
Julien / Je dirais autonomie et singularité. Plus précisément nous pensons qu’il n’y pas de méthode, ou du moins, pas qu’une seule. Les étudiantes et étudiants sont chez nous pour tracer leur route, suivre leur propre manière d’évoluer. Nous proposons un chemin où chacun et chacune doit se trouver. Notre priorité, c’est l’individu. Nous partons d’eux, de leurs potentialités, pour en faire des artistes singuliers, leur personnalité doit toujours apparaitre à l’intérieur d’un rôle : Ii s’agit d’être personnel dans l’histoire de quelqu’un d’autre.
Simon / L’esprit Florent, pour moi, c’est plusieurs choses. Avant tout, amener les élèves à la rencontre de l’artiste qu’ils sont. Certains sont très connectés à ça, d’autres sont plus loin. On les invite donc à travailler pour être actrice ou acteur, interprète, mais aussi créateur ou créatrice. Pour les guider sur ce chemin, les pédagogues sont eux-mêmes des artistes en activité. Nous avons chacun nos spécialités – pour moi l’improvisation et la voix enregistrée – cela nous permet de les accompagner au plus près des exigences du métier, puisque nous partageons les mêmes pratiques.
- La relation entre com & culture est souvent créatrice de valeur… Dans cette idée, qu’apporte le Cours Florent à la ville de Bordeaux et à sa région ? De futurs comédiens enrichissent forcément le paysage culturel, quel avenir pour vos élèves ? Quels impacts directs pour notre territoire ?
Julien / L’idée, c’est bien que nos élèves deviennent les artistes qui développeront notre région (et ils / elles le font déjà)… Sans nul doute, le potentiel théâtral et cinématographique de la Nouvelle-Aquitaine est ample. Aussi, nous souhaitons que nos élèves en soient les meilleurs ambassadeurs, et évidemment les principaux acteurs et constructeurs.

- Simon, pouvez-vous revenir sur les enjeux de cette petite heure d’initiation qui fait écho à votre formation « Exécutive » destinée aux entreprises ? Nos adhérents ont-ils été à la hauteur de l’exercice ?
Simon / Les membres de l’APACOM ont été au-delà de toutes mes espérances ! Même fatigués et tendus, notamment à la perspective de l’apéro, ils ont joué le jeu de tous les exercices, ce fut d’ailleurs un très bon moment pour moi. Plus sérieusement, c’est toujours un vrai plaisir de partager un aperçu de ce qui peut se passer en formation, avec nous, et de pouvoir arriver à faire sortir des gens de leur quotidien ou de leur zone de confort, en leur apportant des outils concrets, simples et efficaces ; des outils que nous utilisons tous les jours, sur scène, pour incarner avec force et nécessité les rôles qui nous sont confiés.
- A l’issue de cette rencontre, pensez-vous que le comédien soit un communicant comme un autre ?
Julien / Oui et non… En tous les cas, le comédien communique à sa façon, en portant un texte, en incarnant un rôle ou en faisant appel aux « émotions ». Lui aussi partage, transmet,… Mais, le comédien capte au travers de quelqu’un d’autre : en cela, il ne se fait pas le relais, il est le relais d’une parole.
Simon / Je ne sais pas si le comédien est un communicant comme un autre ou même s’il est « comme les autres » ?… Toutefois, ils semblent, tous deux, partager le goût du sens et des signes. Sur scène tout doit avoir un sens : de la scénographie à la parole, en passant par la lumière et les costumes… Évidemment, puisque tout est signe, le comédien doit être très conscient de ceux qu’il envoie pour revenir constamment au corps et à la voix. Il s’agit pour lui de veiller à mettre les signes à la hauteur du sens qu’il veut faire entendre. Qu’en est-il pour vous, les communicants ?
Images – © Anthony Rojo
Propos recueillis par Nicolas Chabrier