Le think tank Renaissance Numérique a annoncé le 10 juillet dernier, la sortie en septembre 2017 de la plateforme Seriously. Cette dernière vise à éteindre l’étincelle de la haine avant que le web ne s’embrase.
Au lendemain des attentats de Charlie Hebdo, Henri Isaac, le président du think tank Renaissance Numérique et son équipe ont souhaité devenir des acteurs du changement. Ils mettent alors en place une plateforme aidant les personnes à répondre aux commentaires haineux sur le web. Depuis deux ans, ils travaillent avec différentes associations de défense des droits et des universitaires qui réfléchissent à ces problématiques de haine, de fake news, de complot, … sur le web.
Une communication citoyenne sur le web
L’utilisation est simple : il suffit à l’utilisateur d’inscrire le commentaire à caractère discriminatoire et la plateforme trouvera une réponse. En effet, arguments, chiffres, rappels de la loi, etc., tout est mis à disposition pour que la discussion s’améliore et que la victime des propos réponde intelligemment à son agresseur. Par exemple, si une personne veut répondre à un commentaire signalant que l’homosexualité serait « contre-nature », le site rappellera quelques fondamentaux, comme l’article 1 de la Déclaration universelle des droits de l’homme : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droit », ou encore qu’en 2013, par exemple, 200 000 personnes se déclaraient en couple avec une personne de même sexe.
Seriously proposera trois fonctionnalités : du « fact checking » à la manière de Hoaxbuster ; des conseils d’universitaires et d’experts et du partage de contenus. Des bénévoles touchés par cette cause, seront disponibles pour répondre aux questions des internautes.
Les créateurs de la plateforme souhaitent aller plus loin en intervenant auprès des plus jeunes. Pensant que l’école n’apprend pas aux élèves à discuter sur internet, ils souhaiteraient intervenir au collège en proposant une version plus pédagogique de leur outil.
Une aide financière de Google, Facebook et Twitter
Cette initiative est financée par des entreprises ou par des particuliers via une plateforme collaborative. Trois géants du numérique ont décidé d’agir contre les discours de haine et recréer du lien social en aidant à financer le projet. En effet, Google, Facebook et Twitter ont financé la première version de la plateforme, à hauteur de 60 000 euros
Une plateforme qui doit encore s’améliorer
Malgré une avancée de taille, la plateforme doit encore s’améliorer. Quand on tape « les femmes devraient travailler à la maison », on obtient des informations qui ont peu de rapport avec notre requête initiale (beaucoup de données sur les violences sexuelles, notamment). Les créateurs en sont conscients et travaillent dessus en y intégrant l’intelligence artificielle afin de détecter plus facilement les discours haineux et leur apporter une réponse plus adéquate.
Léa Jouvie