Selekter, nouveau site d’expertises et de découvertes musicales, lancé en version beta en février 2014 à Paris, déménage à Bordeaux en octobre. Son fondateur, Christophe Soulard, se prête volontiers au jeu des questions de l’Apacom.
Pouvez-vous vous présenter en quelques lignes ?
Un diplôme d’école de commerce en poche, j’ai commencé ma carrière dans l’informatique chez Thomson. Passionné de musique, j’ai saisi l’opportunité de travailler pour la maison de disque Universal où j’ai construit mon expertise juridique en droit de la propriété intellectuelle durant 10 ans. J’ai ensuite choisi l’indépendance en conseillant les artistes comme Laurent Voulzy ou Aaron. Je me suis également investi personnellement en qualité de Vice- président du syndicat français des managers d’artistes (MMF France), chargé des relations institutionnelles jusqu’en 2013. Mon parcours m’a amené naturellement à créer un projet alliant musique et numérique.
Parlez-nous du concept Selekter ?
Selekter c’est le « Trip Advisor » de la musique. Il s’inscrit dans l’écosystème du streaming. L’originalité de notre site, entièrement gratuit et ouvert à tous, est d’associer la recommandation communautaire et éditoriale à une gestion de la réputation des rédacteurs qui donnera de la fiabilité aux recommandations issues des 300 000 albums et 100 000 artistes référencés.
Quelles différences avec Deezer ou Napster ?
Nous sommes complémentaires car notre objectif est d’être le premier prescripteur de streaming. Nous nous sommes associés à Deezer car leur interface de programmation permet d’intégrer leur service d’écoute en ligne directement dans notre site avec une grande fluidité. Selekter est le premier réseau social musical totalement intégré à l’univers du streaming.
Pourquoi avoir créé Selekter ?
Trop de choix est anxiogène. Comment faire en sorte que, dans une offre musicale pléthorique, la personne puisse faire un choix avisé en fonction de ses goûts. Il n’existait pas de service comme celui-ci qui permette, par affinités, de découvrir, d’écouter et de partager de nouveaux albums facilement. La deuxième raison est économique : cette année, le streaming est passé devant le téléchargement en France. Un bon service de streaming ne peut se faire sans la recommandation que nous souhaitons la plus exhaustive et fiable possible avec des milliers de contributeurs !
Quel est donc son modèle économique ?
Le modèle de base est l’affiliation et la publicité car Selekter est un média. Quand le contenu sera suffisamment développé (environ 300 contributeurs), nous serons en mesure de proposer des dossiers thématiques et des applications mobiles.
Comment envisagez-vous le développement de votre activité à Bordeaux ?
Je cherche à identifier l’écosystème des start-ups du secteur musical et numérique ainsi que des investisseurs dans la région. Je souhaite également contribuer au développement de l’offre artistique bordelaise dans le domaine des musiques actuelles. J’ai grandi à Bordeaux, j’y suis attaché. Mon déménagement est un retour aux sources.
Propos recueillis par Catherine Sarnow