Les « Assises de l’Audiovisuel » ont eu lieu le 5 juin au Grand Palais à Paris, sous l’égide de la Ministre de la Culture Aurélie Filippetti. Il a été principalement question du développement et de l’impact d’Internet sur l’audiovisuel mais aussi de la définition de nouveaux modèles économiques pour financer la création et les services audiovisuels.
Les professionnels de l’audiovisuel, dirigeants de chaînes, producteurs, auteurs ou parlementaires, réunis pour l’occasion, ont évoqué de nombreuses pistes d’évolution pour la télévision, dans un contexte économique difficile : meilleure régulation dans un monde numérique, rééquilibrage des relations entre producteurs et chaînes, élargissement de la redevance, publicité… La question du financement restant au centre des préoccupations.
Du côté du service public, qui doit faire face à une baisse de ses dotations et de ses ressources publicitaires, Rémy Pflimlin, président de France Télévisions, a entre autres plaidé en faveur d’un rétablissement modéré de la publicité sur le service public après 20H00, avec quelques spots diffusés entre 20h et 21h. Aurélie Filippetti, qui semble plutôt pencher pour l’élargissement de l’assiette de la redevance à tous les supports (y compris les ordinateurs et tablettes) a alors répondu ceci : « Le retour de la publicité en soirée sur les chaînes de France Télévisions ne me semble être ni la panacée ni la question clé ».
Plusieurs chaînes privées, touchées par le ralentissement des investissements publicitaires, ont demandé un allégement de la règlementation en matière de publicité à la télévision. Élargir les secteurs pouvant communiquer via la TV était une des pistes évoquées : le cinéma, les opérations de promotion de la grande distribution ou le livre, ou encore l’autorisation du placement de produits dans les émissions de divertissement. Le patron de M6, Nicolas de Tavernost, a déclaré : « Il faut élargir les règles. Il y a des règles absurdes ». Alain Weill, président du groupe NextRadioTV (RMC, BFM TV, RMC Découverte), s’est également exprimé : « Qu’aujourd’hui, sur les chaînes hertziennes, il y ait encore des annonceurs qui n’aient pas le droit de faire de publicité, ce n’est qu’en France que ça existe ». La Ministre de la Culture a déclaré qu’une consultation serait organisée « avec l’ensemble des professionnels concernés ».
Margaux Cacheur