Retour sur le 18/20 : Présentation et Interview de Claire Goutines et Elodie Guillot

Vous étiez nombreux à participer au dernier 18/20 de l’année 2011. Dans la convivialité, les communicants présents se sont livrés à une petite révision de notre belle langue française mais, ont aussi découvert des règles et des orthographes qu’ils ne connaissaient pas !

Avant de retrouver l’interview des deux incroyables intervenantes de cette petite manifestation. Je vous laisse découvrir la présentation Powerpoint :

 

– Pouvez nous parler de votre parcours, de votre activité actuelle et de votre entreprise ?

Claire Goutines : Après plus de 15 ans en agence de communication, je me suis installée en indépendante en 2003.  Je suis rédactrice, j’écris donc pour valoriser la structure ou l’entreprise qui me sollicite, quel que soit le support : print, web, communication externe et interne.

Depuis 2 ans, nous avons acheté des bureaux avec Frédéric Huet, du Cabinet de rédaction Zanzibar. Ce rapprochement géographique et professionnel  crée une vraie dynamique entre nous car nous sommes très complémentaires. Après avoir travaillé seuls assez longtemps, nous apprécions cette coopération.

Elodie Guillot : Au départ, j’étais partie pour être traductrice (anglais/espagnol vers le français), j’ai donc suivi un cursus universitaire en ce sens jusqu’à l’obtention d’un Master 1 Traduction d’édition. Et puis, finalement, j’ai décidé de bifurquer un peu et de me rediriger vers l’édition pure et dure. J’ai donc suivi un Master 2 Edition en 2007 pendant lequel j’avais eu l’occasion de suivre des cours de correction. Déjà, cela m’avait beaucoup plu. Après l’obtention de ce Master 2, je suis partie vivre un an et demi à Madrid. J’ai eu la chance de travailler pour une entreprise internationale pour laquelle je m’occupais entre autres choses de la correction des revues publiées. En 2009, je décide de rentrer en France, puis de m’installer à Bordeaux. Je me suis renseignée sur l’obtention du statut de correcteur, j’ai suivi une formation par correspondance puis je me suis lancée ! Cela fait maintenant 7 mois que j’ai créé les corrections A la loupe et ma foi, je suis ravie ! Je travaille pour des particuliers, des agences de communication, des maisons d’édition ou encore pour la presse. Je me retrouve à devoir gérer des délais très serrés et je crois que c’est ce qui me plaît le plus, cette petite montée d’adrénaline pour chaque nouveau projet.

 

– Cela vous a-t-il plu d’animer ce 18/20 ? Je crois savoir qu’il y avait de très bons élèves dans la salle !

Claire Goutines : C’était vraiment un très bon moment ! Le fait de co-animer cet atelier avec Elodie Guillot était très enrichissant, sachant qu’elle est bien plus spécialiste de l’orthographe que moi ! Et les participants ont vraiment joué le jeu. Je me suis régalée à les voir discuter entre eux pendant la dictée finale pour débattre de chaque mot litigieux, nous sentions que leur intérêt était vif et sincère. Quant à savoir si ce sont de bons élèves, il faudrait refaire un quiz de contrôle. Pourquoi pas sur ce blog ? !!!

Elodie Guillot : J’avoue que lorsque l’on m’a demandé d’animer l’atelier « Langue française » du 18/20, j’ai d’abord eu un peu peur. Normal, ce n’est jamais évident de prendre la parole devant un auditoire. Et puis, j’ai eu la chance de faire cette présentation en binôme avec Claire Goutines de l’agence Zanzibar, qui m’a mise toute de suite à l’aise et avec qui j’ai pris plaisir à travailler. Plus les jours passaient, plus le nombre d’inscrits augmentait ! J’étais ravie de voir l’engouement de chacun pour la langue française ! Le Jour J est arrivé et tout s’est déroulé à merveille. Tout le monde était attentif et curieux en même temps. Ils n’ont pas hésité à poser des questions et à participer. L’ambiance était vraiment au rendez-vous et je crois qu’au final, tout le monde sera reparti avec une nouvelle chose apprise.

 

– Les communicants ont-ils plus que jamais besoin d’une qualité de rédaction ?

Claire Goutines : Je dirai que c’est tout de même un pré-requis dans ce métier et justement, l’intérêt des participants du 18/20 que je viens d’évoquer le prouve. C’est un public qui aime la langue française et s’y intéresse.

Elodie Guillot : À une époque où malheureusement on peut constater que les gens accordent de moins en moins d’importance à l’orthographe et à la grammaire, je suis ravie de voir que les professionnels de la communication ont encore ce souci de rendre un travail de qualité à destination du grand public. Il pourrait être facile de succomber aux logiciels de correction et de se passer des personnes dont c’est le métier mais non, les communicants continuent de collaborer et d’entretenir une relation de confiance avec des correcteurs  et j’en suis ravie ! Ça m’énerve vraiment quand je vois des fautes d’orthographe dans les journaux par exemple. Comment peut-on demander aux gens de respecter les règles de français si nous ne sommes pas capables de leur fournir des informations écrites correctement ?

 

– Selon vous, quels sont les nouveaux enjeux de l’éditorial et du rédactionnel ?

Claire Goutines : Actuellement le rédacteur est au cœur de la logique de référencement naturel comme fournisseur de contenu. Le numérique est très gourmand en actualité et remises à jour, via les sites, les blogs, les newsletters. Et les entreprises n’ont pas le temps de faire cela régulièrement et durablement en interne! L’écrit n’a jamais été autant sollicité.

Elodie Guillot : Aujourd’hui, avec cette ère du web et du « je veux tout et sans attendre », nous devons adapter notre travail pour contenter tout le monde. On se rend aussi compte que de nouveaux métiers ont été créés suite à cela. On fait maintenant appel à des rédacteurs spécialisés en écriture web pour rédiger les contenus des sites, blogs, etc. Les besoins ont donc changé. Avant, quand une entreprise n’imprimait que quelques brochures ou prospectus par an, elle a maintenant un blog ou un site à gérer quotidiennement. Du coup, un budget qui pouvait être consacré à la correction avant, doit maintenant être soit partagé entre un rédacteur et un correcteur ou soit attribué seulement au rédacteur. La crise n’aidant pas, il est vrai que maintenant les entreprises peuvent être un peu frileuses à faire appel à un correcteur et préfèrent parfois faire des économies là-dessus. Du coup, il arrive maintenant qu’on nous demande d’être correcteur mais pas que. Dans tous les cas, je crois qu’il faut vraiment prendre conscience de la chance que nous avons d’avoir une si belle langue et que même si elle peut être compliquée ou ennuyeuse pour certains, il est vraiment dommage de la saborder en y accordant que peu d’importance.

 

 

– Une petite astuce exclusive pour ne pas faire de fautes ?

Claire Goutines : Ne pas hésiter à contourner la difficulté en cas de doute ! Lorsque je ne suis pas certaine de l’orthographe d’un mot ou d’une forme conjuguée, je change ma phrase … le français est suffisamment riche en synonymes pour trouver une solution satisfaisante.

Elodie Guillot : Ah, je crois que la clé est de toujours douter. Il est tellement facile de penser connaître l’orthographe d’un mot et de se rendre compte, trop tard, que l’on s’est trompé. Le dictionnaire doit devenir notre meilleur ami, toujours là pour nous aider à progresser et à apprendre. C’est aussi ce qui m’a plu lors de l’animation du 18/20, voir les visages étonnés lorsque les participants se rendaient compte que ce dont ils étaient persuadés était en fait faux (par exemple l’orthographe de l’expression Au temps pour moi et non Autant pour moi). Je crois vraiment que la remise en question constante est la clé. Et il faut lire !

 

Retrouvez le 18/20 sur le Hub Viadéo. Sachez que le prochain rendez-vous des 18/20 se tiendra le 26 janvier.

 


Propos recueillis par Jordan Charlet

 





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Discussion

  1. Marie Eppherre-Provensal

    J’ai eu la chance de participer à cet atelier et j’avoue que je me suis prise au jeu. En ce moment, je travaille à un projet de communication éditoriale et j’ai déjà mis en pratique certaines règles apprises dans la soirée comme l’accord des couleurs ou le fait que les noms des appellations de vin ne prennent pas de majuscule. Bien que je me défende assez bien en orthographe et en grammaire, il m’arrive d’être prise d’un doute et par paresse, je fais alors ce que suggère Claire : je me sers de la richesse de notre belle langue pour contourner l’écueil !
    PS : sur la dernière ligne, il manque le « s » à constante. Lecture et relecture sont les deux mamelles de la correction ;=)

  2. APACOM

    Modification effectuée ! Merci 😉

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