Si leur création ne date pas d’hier, la réalité virtuelle et la réalité augmentée commencent à gagner un public de plus en plus large. Un temps cantonnées à l’univers des jeux vidéo, elles offrent aujourd’hui de nouveaux leviers de communication, applicables à – presque – tous les secteurs d’activité. Leur atout : faire vivre une expérience originale et inédite à un public cible. Petit tour d’horizon des technologies et de leur utilisation.
La réalité virtuelle offre une immersion complète dans un monde virtuel, à l’aide d’un casque, comme l’Oculus Rift ou le HTC Vive. L’objectif : capter 100% de l’attention de l’utilisateur pour lui faire vivre une expérience interactive de quelques minutes.
De son côté, la réalité augmentée permet d’incruster des images dans le monde réel, au moyen d’un casque ou de lunettes, d’un smartphone ou d’une tablette. Le dernier exemple largement médiatisé : Pokémon Go, dans lequel le joueur doit capturer des créatures virtuelles, incrustées, via son écran, dans son environnement.
Dernière née combinant ces 2 technologies, la réalité mixte ouvre, quant à elle, de nouvelles perspectives, et signe la fusion parfaite du virtuel et du réel, avec l’incrustation d’éléments virtuels vivants dans le champ de vision de l’utilisateur. C’est ce que propose, depuis peu, Microsoft, avec ses lunettes Hololens qui simulent des hologrammes.
Sans être encore complètement démocratisées, ces innovations séduisent de plus en plus les marques, qui y voient une nouvelle manière de conquérir des clients. « On a tendance à sacraliser la technologie, alors qu’elle doit, avant tout, être considérée comme un outil, effectivement ici très expérientiel voire émotionnel, pour répondre à un besoin », souligne Olivier Joubert, de la société Apperture. « L’important pour nous est de bien comprendre les attentes de notre interlocuteur et de l’accompagner dans le développement de contenu, sur la technologie la mieux adaptée au message qu’il souhaite faire passer. »
Dans le domaine de la communication, Olivier Joubert suggère plusieurs usages possibles de ces outils :
- La création de supports de vente : plutôt qu’un discours promotionnel ou une plaquette, l’objectif est de faire vivre l’expérience de son produit au client potentiel. Parce qu’ « une expérience 3D interactive vaut 1 000 images », sur le dernier salon nautique de Paris, Zodiac proposait ainsi à ses acheteurs potentiels de se projeter virtuellement à bord de leur futur bateau. Résultat : une économie logistique de 30 K€, +20% de trafic, un effet de masse et des commandes de bateaux non présents physiquement sur le stand.
- La sensibilisation : avec des mises en situation, la technologie permet de répondre à des besoins de formation ou de prévention. 2 illustrations sur le sujet : la campagne de communication initiée par la Fédération Française du Bâtiment pour immerger l’utilisateur dans une scène avec risque d’incendie, ou encore la 1ère formation virtuelle à une opération du genou pour les apprentis chirurgiens.
- Le branding : en impliquant l’utilisateur dans une histoire interactive, l’entreprise met en avant sa marque de manière originale. Exemple : après une visite virtuelle de New-York, le groupe Accor a vu les réservations de ses hôtels grimper de 134 % dans la ville ! Ou encore Pepsi, et sa campagne buzz qui faisait croire aux passants londoniens, grâce à la réalité augmentée, que des événements incroyables (chutes de météorites, tigre en liberté) survenaient à quelques mètres d’eux.
- L’art et la culture : ou comment faire découvrir les villes et les musées autrement. C’est ce que propose notamment l’Office du tourisme de Bordeaux en équipant ses visiteurs d’une tablette, pour un circuit dans la ville du 18ème siècle. Dans un registre similaire, une application smartphone propose de se lancer à la poursuite des légendes basques…
Pour Olivier Joubert, « les technologies de réalité virtuelle et augmentée n’en sont qu’à leurs débuts et vont largement se développer au cours des dix prochaines années. » Avec un rendu toujours plus proche de la réalité, l’expérience virtuelle a de beaux jours devant elle et ses déclinaisons en matière de communication semblent presque infinies. Vous en reprendrez bien un peu ?
Marion Blanchet