Une étude vient d’être publiée par Wiztopic, un média d’investigation exclusivement numérique. Elle s’intéresse aux profils des DIRCOM (directeurs de la communication) des 323 entreprises du CAC-All Tradable, soit toutes les entreprises de la Bourse de Paris. Cette étude a permis de croiser une quantité impressionnante de données quantitatives et qualitatives afin de dresser un portrait-robot du DIRCOM en 2018.
Plusieurs méthodes sociologiques pour des résultats plus précis
Afin d’obtenir les résultats les plus complets possibles, Wiztopic a croisé deux approches sociologiques complémentaires. L’étude a eu lieu en novembre 2017.
Dans un premier temps, les profils LinkedIn des 323 DIRCOM sujets de l’étude ont été analysés de manière quantitative afin de relever les informations factuelles relatives leurs expériences professionnelles.
Dans un second temps, un questionnaire a été administré aux DIRCOM afin de confirmer, d’infirmer ou de recevoir des précisions sur leurs carrières respectives. Grâce à cette méthode qualitative, les résultats ont pu être ajustés.
Pourquoi les DIRCOM du CAC-All Tradable ?
Les entreprises du CAC-All Tradable regroupent celles du CAC-40, du CAC-Next 20, du CAC-Mid 60, et du CAC-Small. Il s’agit donc des entreprises françaises les plus cotées en Bourse. Des entreprises de toutes les tailles et de tous les domaines y sont représentées, c’est pourquoi elles représentent un bon échantillon sociologique.
Quant aux DIRCOM, ils sont les premiers témoins de l’évolution de leur entreprise. En tant que garants de leur image et de leur identité, ils sont également les premiers acteurs de leur transformation. La digitalisation accélérée de leur métier renforce leur adaptabilité. D’où l’idée, pour Wiztopic, de s’intéresser à cette population.
Le DIRCOM est une DIRCOM !
On le sait, la communication est un milieu assez féminin. Ce qu’on sait moins, c’est que les DIRCOM sont majoritairement des femmes (67% de la population étudiée). Dans un contexte où les fonctions de direction sont occupées en grande majorité par des hommes, la communication fait figure d’exception.
La DIRCOM-type a 43 ans, elle est diplômée d’une grande école francilienne plutôt littéraire (Sciences Po, CELSA) et elle a exercé en moyenne 14 ans avant d’être nommée directrice de la communication.
En moyenne, qu’on soit un homme ou une femme, on décroche le poste de DIRCOM à 38 ans, soit en milieu de carrière. Le début de carrière des professionnels de la communication est souvent constitué d’expériences courtes, mais lorsqu’ils se stabilisent dans une structure, ils grimpent les échelons rapidement.
Accès à la fonction de DIRCOM : un projet professionnel réfléchi
S’il y a 20 ans on pouvait encore devenir DIRCOM par hasard, aujourd’hui le choix de faire sa carrière dans la communication est bien délibéré. Les formations se sont structurées, professionnalisées et la communication séduit de plus en plus d’étudiants… Les DIRCOM ne le sont pas par hasard.
Pour obtenir ce poste, la fidélité à une entreprise est un plus : 86,6% des DIRCOM n’ont jamais travaillé au sein d’une agence, et 11% travaillent dans la même entreprise depuis plus de 10 ans. Ils sont donc moins mobiles que la moyenne des cadres en France.
Régulièrement, les communicants ont étudié ou travaillé à l’étranger, la connaissance de la langue de Shakespeare étant devenue indispensable : 23% ont une expérience professionnelle à l’étranger et 24% se sont formés en partie ou intégralement à l’étranger. 12% cumulent formation et expérience à l’étranger.
Le DIRCOM passe au social…mais reste prudent
LinkedIn est le réseau social le plus utilisé par les professionnels de la communication (avec 89% de profils LinkedIn) loin devant Twitter et Instagram. Logique : c’est l’outil le plus utilisé par les entreprises pour recruter mais aussi pour se faire connaître.
Si 50% des DIRCOM ont un compte Facebook, leur utilisation de ce réseau à des fins professionnelles est négligeable. Enfin, 45% des DIRCOM de la population étudiée ont un compte Twitter actif. C’est à la fois beaucoup plus que la moyenne des dirigeants et peu, quand on connaît le rôle clé que joue ce réseau social dans la communication des entreprises.
Malgré tout, s’ils sont sensibilisés aux risques engendrés par les réseaux sociaux, les DIRCOM doivent protéger leur identité numérique. Les « fake news » se propagent de plus en plus vite, c’est pourquoi les professionnels de la communication doivent effectuer une veille médiatique régulière afin de devenir un relais d’information fiable.
Le mot de la fin est pour Julien Villeret, interviewé par Hervé Monier du « Brand news blog » en février 2018 : « Nous vivons nos quotidiens de communicants avec toujours plus d’épées de Damoclès au-dessus de nos têtes […] Alors soyons responsables dans tous nos actes. »
Julie Cazalis.
Sources :
Etude Wiztopic : à consulter ici
Analyse de l’étude Wiztopic : à lire par ici
Interviews de plusieurs DIRCOM par Hervé Monier du « Brand news blog » : à retrouver juste là !