« On naît poète, on devient orateur » disait Cicéron. C’est par ces mots que Jean-Philippe Magne a ouvert le 18/20 de l’Apacom du 28 septembre 2017, consacré à la prise de parole en public.
La parole, Jean-Philippe Magne, société Keyvox, en a fait son métier qu’il exerce à la radio et en animant de nombreux événements. Il a donc délivré de précieux conseils aux participants ce soir là.
L’impact d’un discours ne tient pas seulement aux mots
Premier constat : lors d’un échange, votre interlocuteur ne retient que 7% des mots prononcés. En revanche, il est sera marqué à 38% par le ton de votre voix et le rythme de vos paroles et à 55% par votre gestuelle. « Lorsqu’on prépare un pitch ou un entretien, souligne Jean-Philippe Magne, nous avons tendance à beaucoup répéter le discours. C’est nécessaire mais il faudrait également préparer sa posture et son débit. »
La bonne formule se retient grâce aux 5 S :
Stand = posture : ne pas adopter des gestes fermés qui indiquent l’inverse de l’effet recherché.
Sound = la voix : soigner le ton, le volume. Varier le débit.
Smile = avec la tension ou le stress, on oublie souvent de sourire.
Silence : ménager de temps à autre de petits temps de pause, pour souligner l’importance d’un passage, d’une phrase ou d’un mot.
Sight = le regard : regarder son interlocuteur, sans arrogance mais sans baisser non plus les yeux ou avoir le regard fuyant.
« Bien sûr, chaque item sera amélioré séparément, cela ne sert à rien d’essayer de tout optimiser d’un coup ! » rappelle Jean-Philippe, qui fournit une méthode : « s’exercer d’abord seul, devant sa glace ou en s’enregistrant en vidéo, puis en testant ensuite auprès de personnes de son entourage, critiques mais bienveillantes. L’important est surtout de bien réussir les 30 premières secondes, sinon l’auditoire décroche rapidement. »
Quid du trac ?
Comment gérer le stress de prendre la parole devant une classe d’étudiants, une salle de conférence ou tout simplement en réunion ? En définissant le trac déjà : ce n’est pas la peur de parler devant les autres, c’est la peur de leur jugement. Alors que les auditeurs sont très probablement des personnes attentives, qui ne demandent qu’à apprendre ou à écouter. Lorsqu’on intègre ceci, le stress devient facteur d’excitation, de dépassement de soi. En cela, il est plutôt salutaire et source de progrès.
Afin de limiter le trac, le mieux est de s’entrainer et encore s’entrainer, quitte à s’inventer une routine comme les sportifs : respirer 3 fois avant d’entrer dans la salle, boire un verre d’eau, se chanter tout bas une chanson « doudou »…
Préparer c’est aussi identifier les tics de langage que nous avons tous : attention aux « voilà », « du coup », « en fait » et « donc » qui ponctuent souvent nos phrases. Ces mots-valises n’apportent rien aux propos et alourdissent le discours.
Procéder par étapes :
- Se fixer des objectifs
- S’entraîner en diction grâce aux exercices que l’on peut trouver sur Google en tapant « exercices diction ».
- Ne pas chercher à s’analyser PENDANT sa prise de parole
- Se féliciter après chaque réussite
Autres précieux conseils livrés par Jean-Philippe : « On parle mieux de ce qui nous passionne, donc soyons convaincus par ce que l’on présente. Et lorsqu’on s’adresse à une foule, bien regarder une personne, puis une autre et encore une autre, en balayant l’ensemble de l’espace. Chacun se sentira ainsi concerné. » Ultime recommandation : valider tous les problèmes techniques avant : ordinateur chargé, présence d’un vidéoprojecteur et d’un écran, type de connectique sur place : VGA ou HDMI, accès wifi, fonctionnement du micro etc… Ne pas se rajouter de stress logistique, c’est primordial et ça libère l’esprit !
Vous souhaitez vous entrainer à la prise de parole ou jouer entre amis ?
Des cartes très ludiques sont en vente sur le site pitch-cards
Claire Goutines