Octobre : un mois destiné à sensibiliser sur un problème de société qui touche plus de 500 000 femmes par an, le cancer du sein. Avec un leitmotiv : le dépistage. Pléthore d’actions et d’initiatives individuelles ou collectives se déroulent partout en France sous la bannière d »Octobre rose ». Ainsi, chaque année, les devantures des magasins et nombre de marques se parent de rose. Quelle est l’origine de cette campagne ? Quelle symbolique est utilisée ? Comment la communication peut et doit servir des causes justes ? Quelles illustrations sur notre territoire néo-aquitain ?… Nous avons enquêté.
D’où vient Octobre rose ?
Des États-Unis. C’est en 1985 que l’American Cancer Society lance la première campagne de communication. L’association veut faire d’octobre un mois de prévention et de sensibilisation à cette maladie encore méconnue à l’époque. En 1994, le mouvement arrive en France, le magazine Marie-Claire et la marque cosmétique Estée Lauder s’engagent ensemble dans la lutte contre le cancer en créant l’association « Le cancer du sein, parlons-en ! » .
Pourquoi le symbole du ruban rose ?
La première à l’utiliser est Alexandra Penney, rédactrice d’un journal américain. Un symbole aussi utilisé pour la cause du sida. L’association Breast Cancer Action explique avoir choisi le rose car « cela renvoie à la joie, la douceur, la féminité qui évoque la bonne santé, tout ce que n’est pas le le cancer ».
Depuis le début de l’initiative, Octobre rose n’a cessé de gagner en visibilité et notamment grâce aux marques qui s’engagent via des actions de collecte de fonds.
Octobre rose : une aubaine pour les marques ?
D’aucuns pensent que ce type de causes serait un moyen d’accroître leur business. Attention au « pink washing » ?! Gageons que la majorité des marques engagées dans ces actions le font sincèrement pour sensibiliser et récolter des fonds au profit de la recherche et l’accompagnement des malades. Une preuve de plus, s’il est besoin, que la communication permet de porter haut et fort un message, sur un problème de société prégnant.
Et en 2021 ?
Cette année, plusieurs marques jouent le jeu avec des collections capsules ou limitées, où tout ou partie des recettes est reversée aux associations de lutte contre le cancer du sein. D’autres innovent aussi en proposant des alternatives non payantes pour les consommateurs : Nuxe a récemment lancé un filtre Instagram. Pour chaque story partagé, la marque fait un don à l’institut Curie. Les salons de coiffure Jean-Marc Joubert permettent à leurs clients de faire des dons de cheveux pour l’association Solid’hair. Tant d’autres initiatives existent permettant au plus grand nombre de participer au mouvement.
Exemple : une marque locale au profit de la lutte
Certaines marques ont une histoire qui fait totalement écho à ce mois de lutte. Nous avons rencontré Éric Tardy, directeur général de la marque Simone à Bordeaux pour nous parler de l’action « octobre rose » en partenariat avec l’institut Bergonié.
Simone à Bordeaux ? C’est une marque de bijoux bordelaise née du combat contre la maladie. Sa fondatrice, Agnès Tardy, a en effet créé la marque et l’entreprise éponyme dans un contexte de résilience, à la suite de deux cancers du sein.
Pendant cette épreuve, cette ancienne cadre de Cartier a trouvé une échappatoire dans la création de colliers et bracelets en métal émaillé. La créatrice s’inspire de la thérapie par les mots-clés avec des mots forts et de la color thérapie pour composer ses bijoux. Deux méthodes qui l’ont aidé à guérir.
Au début c’était un passe-temps puis au fur et à mesure Agnès a commencé à en fabriquer pour ses amis, puis à les vendre sur Etsy et enfin à créer la marque et tout l’univers. « C’est sa revanche sur la vie » nous indique son mari Éric Tardy.
En septembre 2020, il décide d’investir dans la jeune marque de sa compagne et de contribuer à son développement en prenant les manettes commerciales. Soucieux de s’engager réellement et sur le long terme, les recettes de leur collection capsule seront versées, pour la troisième année consécutive, au profit de l’institut Bergonié, le centre régional de lutte contre le cancer.
Avec cette action, la marque a pour but de donner de la visibilité à l’institut et de diffuser et partager le chemin de vie d’Agnès. Et pourquoi pas… souffler un peu d’espoir à toutes celles qui traversent cette épreuve.
La communication peut être un formidable moyen pour faire parler d’une cause et amener de la visibilité, on peut retrouver des actions semblables en novembre : Movember met en lumière les maladies masculines telles que les cancers de la prostate et des testicules. Comment contribuer ? Les hommes sont invités à se laisser pousser la moustache.
Le pouvoir de la communication n’a pas fini d’aider de grandes causes et c’est aussi dans cela que nos métiers prennent tout leur sens !
Emma Laouénan