Si vous vous êtes rendus dans le métro parisien il y a quelques jours, ou que vous vous êtes connectés à vos réseaux sociaux, vous avez surement aperçu ces images d’enfants en larmes avec comme unique accroche le hashtag #makeachildcry (#faitespleurerunenfant).
Ces affiches, de nombreuses fois relayées sur internet, ont été le teasing de la première campagne virale de Médecins du Monde signée par l’agence DDB Paris.
Par cette entrée en matière plus qu’intrigante, l’ONG qui oeuvre depuis 35 ans prend totalement le contre pied des communications humanitaires habituelles.
A la vue de ces images choc on se demande ce qui a pu faire pleurer ces enfants ? La faim, la solitude, la tristesse, la pauvreté, la maladie, l’abandon, la violence. Tant de causes que Médecins du Monde s’est engagé à combattre partout dans le monde. Il est naturel de penser au premier abord que l’association humanitaire cherche à mettre en évidence des situations de souffrance infantile.
Les pleurs générés par les soins et non par la souffrance
C’est ce que révèle la seconde partie de la campagne, dévoilée en presse quotidienne et en affichage.
Ces larmes sont des larmes d’enfants en train d’être soignés, qui comme la plupart de tous les enfants, pleurent à la vue d’un médecin…
Le film de la campagne produit par Magali Films est diffusé sur le net et sur les chaînes TV. La scène représente quatre enfants pleurant à chaudes larmes, puis au fur et à mesure, le champ de la caméra s’élargit, et laisse découvrir un médecin au côté de chaque enfant qui le soigne. Pas d’images tragiques, pas un seul mot sur l’ensemble du spot de 30 secondes, seulement deux phrases en fin de séquence vidéo : « save is life » (ça peut lui sauver la vie), « one child dies every 7seconds due to lack of medical care » (un enfant meurt toutes les 7 secondes faute d’accès aux soins) et enfin l’appel aux dons sous le logo de Médecins du Monde.
Basé sur le même concept le site dédié à la campagne est conçu sur un ingénieux enchaînement de scroll que je vous laisse découvrir par vous même.
Une belle campagne transversale, cross media et coup de poing qui a permis de valoriser l’action sur le terrain de l’ONG sans misérabilisme et avec beaucoup de vérité.
Enfin le fait de n’avoir utilisé que des images grand format et peu de mots, offre à la campagne la possibilité d’être universelle : après sa diffusion en France, elle sera déclinée en Allemagne, en Argentine, au Canada, en Espagne, en Grèce, aux Pays-Bas, au Portugal, en Suisse et en Grande-Bretagne.
Alors vous aussi, si vous voulez faire pleurer un enfant, faites un don.
Edwina Carriere