Les réseaux sociaux sont morts, vive les réseaux sociaux !

Publié le par chez APACOM. Modifié le

Il y a quelques semaines le Huffington post publiait un billet d’humeur intitulé « Les réseaux sociaux sont en train de mourir ». Un titre provocateur qui interpelle et incite à la réflexion.

Est-ce que tous les efforts, que nous, les communicants, faisons chaque jour pour alimenter, animer bref faire vivre nos réseaux sociaux, sont vains ? Est-ce que dans quelques années les Facebook, Twitter, Instagram et compagnie ne seront qu’un lointain souvenir ?

A lire l’article plus en détail, ce n’est pas exactement ce que veut dire l’auteur, Cyrille de Lasteyrie. Il prédit que ces réseaux continueront d’exister mais que nous y seront moins connectés. Ce sera une connexion choisie plus « élitiste » en fonction de nos goûts, notre localisation, nos intérêts.

En fait, je pense que c’est effectivement la suite logique. A chaque nouvelle tendance on passe plusieurs phases.

Phase 1 : la découverte

Les outils numérique sont apparus, faciles à manipuler, nombreux pour tous les goûts. On découvre, on est curieux.

Comme des boulimiques on s’abonne à tout, on est présent sur tous les réseaux. On nous demande de nous exprimer et on nous en donne les moyens, alors on s’exprime, on partage, on « like » peut-être un peu trop.

Phase 2 : on apprivoise

Avec le temps on s’aperçoit que ce que l’on dit n’est peut-être pas intéressant tout le temps que la qualité est préférable à la quantité. Et que, finalement, cette présence numérique devient chronophage.

L’internaute se retrouve noyé sous un flot d’informations (infobésité), pour faire surface, il apprend à dompter ces réseaux. Car tout circule sur le net le pire comme le meilleur, le vrai comme le faux. C’est le royaume des « Fake news ».

Des outils comme les décodeurs, mis en place par des journalistes du journal Le Monde, nous permettent de débusquer les fake news. On devient un utilisateur averti.

Phase 3 : l’âge de raison

On se désabonne de certains groupes, de certains fils pour ne garder que les informations qui nous intéressent vraiment. Bref, on se recentre sur nos intérêts.

On fait le ménage dans nos profils, on s’interroge : est-ce bien nécessaire de faire circuler la photo de mes enfants sur le net ?

On devient plus mature, c’est l’âge de raison. C’est la phase dans laquelle on entre progressivement.

Est-ce pour autant que les réseaux sociaux sont voués à disparaître ? Je ne pense pas. Les gens sont de plus en plus connectés* et les objets aussi. Demain, notre smartphone nous rappellera qu’il n’y a plus de moutarde dans le frigo et nous indiquera le magasin le plus proche qui commercialise la marque que nous avons l’habitude d’acheter. Gadget oui mais pas que… les personnes malades seront également connectées et les services secours immédiatement alertés en cas de malaise ou de situation de détresse…

Paradoxalement, les réseaux sociaux nous permettent aussi de mieux connaître nos voisins. Les réseaux d’entraide fleurissent. Les sites comme allovoisins, smiile ou proxiigen ont le vent en poupe.

La solidarité entre internautes n’est pas en reste. L’exemple le plus connu est le covoiturage. Tout le monde connaît blablacar mais il existe également de nombreux groupes FB qui proposent des covoiturages « localisés » à Belle-Ile, Bordeaux, Franche Comté…

C’est pourquoi je crois encore aux réseaux sociaux. Les usages évolueront bien sûr, de nouveaux réseaux apparaîtront,  d’autres disparaîtront. Aujourd’hui l’image et la vidéo remplacent peu à peu le texte. Demain ce sera peut-être la réalité augmentée qui les supplantera ? On organisera des apéros à distance : on pourra trinquer avec nos amis, un casque sur les yeux, chacun confortablement installé, chez soi, sur son canapé. A n’en pas douter les réseaux sociaux s’adapteront à ces nouveaux usages comme ils se sont adaptés jusqu’à aujourd’hui.

Alors quelles conséquences pour les communicants que nous sommes ? Être en veille à l’affût des nouvelles tendance bien sûr mais aussi, plus que jamais, ne pas publier tout azimut, connaître son public et cibler ses messages.

On sait que la course aux fans ou aux followers est inutile, mieux vaut privilégier l’engagement et le dialogue. Mais c’est ce que nous faisons déjà non?

Alors oui, les réseaux sociaux ont encore de beaux jours devant eux.

*En 2017, sur les 7,5 milliards d’habitants, 3,81 milliards sont internautes (51%) et 2,91 milliards sont actifs sur les réseaux sociaux (39% de la population mondiale). Source Le blog du modérateur

Stéphanie Larouer-Jourdain

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Discussion

  1. Claparedehttp://mesdigressions.canalblog.com/

    Bonjour Stéphanie et merci de cette analyse éclairée. Je suis plutôt d’accord avec le fond de cet article et sa conclusion sur les beaux jours à venir des réseaux sociaux mais il me semble ne prendre en compte que les internautes de ma génération (les trento-quarantenaires) qui effectivement vont (ou sont en train de) vivre ces trois phases de la vie digitale.
    Mais l’avenir appartenant à ce qui naissent le plus tard, ce sont bel et bien les usages des Z qui, à mon sens, feront la longévité des réseaux sociaux. Simplicité, immédiateté et universalité étant les attentes principales attentes de nos cadets, peu de media déjà existants pourront rivaliser. Par ailleurs, nous, communicants en poste, adaptons nos messages à ces « nouveaux » usages : Que celui qui n’a pas créé son compte twitter d’entreprise, qui ne lance pas ses évènements par facebook ou qui ne filme pas en 9/16e pour les mobiles me jette la première pierre.
    Nous nous adaptons aux réseaux pour que ceux qui les font vivre et vivent à travers eux puissent nous entendre et nous voir.C’est donc pour moi le marketing et la comm qui feront les beaux jours des réseaux sociaux.

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