L’Apacom, via sa page Facebook, vous avait présenté, début avril, l’initiative menée par l’agence DDP Paris pour le compte du Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux. Ensemble, ils avaient créé sur Facebook le profil d’un jeune Français, Léon Vivien, embarqué dans la première guerre mondiale et qui tenait son journal intime au jour le jour (facebook.com/leon1914). Même si Léon, instituteur parisien de 29 ans, ainsi que tous les personnages évoqués n’ont jamais existé, tous les récits relatés sur la page ont été écrits à partir de la documentation du Musée avec la caution de l’historien Jean-Pierre Verney. Chaque post quotidien a été accompagné de photographies et d’images d’archives. 48 heures après son lancement, cette initiative regroupait déjà plus de 13.000 fans…Aujourd’hui Léon est mort après avoir passionné plus de 56.000 fans.
Quelle analyse faire de cette opération de communication aussi inédite que passionnante ?
Si les nouvelles technologies ont désormais leur place dans les musées pour favoriser l’interactivité entre les œuvres et le public et rendre ainsi leurs visites plus ludiques, le Musée de la Grande Guerre du pays de Meaux ouvre une voie légèrement différente. Ici, l’ambition est de «mettre en vie» la connaissance historique pour favoriser l’empathie parmi les visiteurs, passionnés d’histoire on non. Utiliser les fonctionnalités du réseau social Facebook, c’est offrir à chacun d’entre eux la possibilité de s’identifier à un «héros» de l’histoire. C’est permettre aux habitudes d’aujourd’hui de rencontrer les modes de vie d’hier. C’est suggérer la possibilité d’un échange entre individus ne partageant, ni la même époque, ni les mêmes origines. C’est combiner le temps long de l’histoire à l’instantanéité contemporaine. Des échanges bien plus émotionnels qu’une stricte interactivité pour faire vivre l’histoire plutôt que la faire apprendre ?
Source : www.oeilbylaser.com
http://www.museedelagrandeguerre.eu
Dominique Laborderie