La Rochelle, ou l’art de se mettre en musique

Publié le par chez APACOM. Modifié le

photo_LaRochellemittelEn ce début d’année, une balade à l’extérieur de l’Aquitaine vous tente ? Alors, tendez l’oreille.

Direction La Rochelle, «belle et rebelle», plus récemment «généreuse et belle».

Une fois sur place, qu’entendez-vous ?
L’écho des Francofolies, les chants de La Sirène, les drops du Stade Rochelais, les bulles de l’Aquarium, des airs jazzy, les acclamations pour Cap’com 2013.

Oui, mais encore ?
Les pavés, la criée, les mouettes, les voiles, les vagues, l’appel du grand large…
En fait, La Rochelle, c’est un peu tout ça et bien plus encore.

De cette musicalité de la ville est née une démarche originale qui s’avère être une première en France : l’élaboration d’une identité sonore, qui a vu le jour en décembre dernier.

L’objectif : renforcer la mémorisation des messages émanant de la destination La Rochelle, faciliter l’adhésion à ses positionnements et valeurs et améliorer l’impact de toutes ses communications.

Les compositeurs

Comme de nombreux projets, celui-ci a tout d’abord été le fruit d’une rencontre. Celle d’un entrepreneur, compositeur en sus, sensible aux sonorités dégagées par la cité rochelaise, et d’une institution, soucieuse de renforcer l’attractivité de la destination. Le premier protagoniste a proposé au second d’innover en matière de communication territoriale par la création d’un outil, jusqu’alors investi par les grandes marques (ex. DIM, SNCF), qu’est un logo sonore. Proposition retenue… et le début de l’aventure.

Derrière cette initiative, l’Office de Tourisme de La Rochelle, accompagné dans la démarche par Félix Labonne et son équipe du cabinet Stratégie et Développement, spécialisé dans l’accompagnement des institutionnels du tourisme.

Mais il ne s’agit pas que d’une composition à deux mains. Les autres acteurs, publics et privés, de l’animation du territoire ont été sollicités pour faire partie de l’orchestre : Mairie, opérateurs culturels et sportifs, grands sites de visite, groupement des hôteliers, restaurateurs, grands événements, université…

Leur contribution et leur adhésion ont été des conditions sine qua non de la légitimité et de la réussite de l’opération. Cependant, comme l’a précisé Elodie Poudevigne, responsable communication de l’Office de Tourisme de La Rochelle et cheville ouvrière du projet, celui-ci a également vu le jour car son portage a été assuré par l’Office, structure neutre, qui bénéficie d’une posture apolitique.

La partition

Le comité de pilotage a commencé à écrire la première partition : le plan créatif transmis aux artistes. Après quelques allers-retours, ses membres se sont accordés pour retenir le thème fédérateur qui allait raconter leur ville : «Vague et Ressac».

Ainsi naquit un logo sonore, composé de trois éléments, correspondant chacun à des utilisations définies au préalable et formalisées dans une charte :
– une signature sonore (3 s)
– une virgule sonore (6 à 8 s)
– un thème musical (1min30).

Mieux que des mots, le plus simple est encore de l’écouter :
https://soundcloud.com/larochelletourisme

Les parties prenantes de la destination La Rochelle vont alors pouvoir, sous certaines conditions définies par une convention, s’approprier et utiliser ces éléments qui viendront compléter les outils de communication déjà mis en place. Et l’éventail des lieux et supports de diffusion autorisés est large : espace d’accueil ou d‘attente, musique d’attente téléphonique, site internet, entrée / sortie de vidéo, intervention publique (en amont et en aval de la prise de parole), événement sportif ou culturel (ouverture et entracte), mailing musical, animation sonore des rues, circuit touristique, audio guide… D’autres restent à inventer en fonction des besoins.

L’envolée

Sur le principe du gimmick, plus le logo sera utilisé à bon escient, plus l’identité territoriale s’imposera. Et c’est à cette promotion que s’attelle dorénavant l’Office de Tourisme, après la phase de lancement (presse, clip vidéo sur Facebook, etc.). Des rencontres s’organisent pour expliquer cette démarche singulière auprès des acteurs privés et publics de l’agglomération qui ont un lien avec l’activité touristique (points d’entrée et de sortie de la destination, associations de commerçants, comités de quartier, médias, etc.).

Et la musique commence à se propager, puisque les premières conventions sont signées ou sont sur la voie de l’être. A titre d’exemple, la Régie des transports en commun adopte la signature sonore pour signaler les arrêts.

Il faudra également composer avec les rochelais et la diaspora rochelaise, à qui devrait être proposé le téléchargement d’une sonnerie logo. Ne sont-ils pas les meilleurs ambassadeurs de leur territoire ?

La partition n’est donc pas encore achevée, loin de là.
La promotion du logo ouvrira, pour l’Office de Tourisme, la porte à de nouveaux partenariats, à des projets collaboratifs, soit une dynamique renouvelée du territoire.

Surtout, le comité de pilotage a exprimé la volonté de poursuivre ses réflexions autour d’une marque territoriale pour la ville de La Rochelle. Et c’est l’Office de Tourisme qui devrait, dans un premier temps, revêtir à nouveau le costume de chef d’orchestre.

Par conséquent, le logo sera susceptible d’évoluer, comme l’a indiqué Elodie Poudevigne : «Le contexte global de marque territoriale va avoir un impact sur l’identité sonore. Il faudra alors peut-être prévoir un réarrangement musical, comme pour la marque DIM».

Pour conclure, cette charte sonore est un outil supplémentaire, surtout complémentaire, de promotion pour les acteurs engagés, qui ont œuvré de concert au service d’un objectif commun : le renforcement de l’attractivité territoriale. Et sa force repose sur une démarche structurée, organisée, participative et un geste artistique.

Elle est, à bien des égards, un bel exemple de communication publique et territoriale qui fera sans doute école. Bref, une communication sans bémol.

Anne SEYRAFIAN
@ASeyrafian

NB : L’Office de Tourisme de La Rochelle reste l’unique propriétaire du logo sonore. Il délivre l’autorisation d’utiliser l’œuvre dont il détient les droits d’utilisation exclusif.

Sources :
Interviews téléphoniques : Elodie POUDEVIGNE, responsable communication de l’Office de Tourisme de La Rochelle et Sophie NOGUES, contact presse (19.12.2013)
Dossier de presse
Article Sud Ouest du 4.12.2013

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