En tant qu’étudiante en communication, j’ai la chance d’effectuer mon stage dans une association qui compte plus de 600 adhérents de divers horizons. J’ai donc eu l’idée d’interviewer des communicants avec le point de vue d’un étudiant, pour permettre aux étudiants en communication de s’inspirer de ces portraits et peut-être les aider à trouver le métier qui leur convient.
Julie Ranjard, social media manager en freelance, nous raconte son parcours.
Parlez-nous de votre parcours… En partant de la formation initiale.
Après avoir suivi les cours de Béatrice Vendeaud (ancienne Présidente de l’APACOM) et obtenu un M2 en communication à l’ISEG Bordeaux (actuellement IMCS) en 2008, j’ai pris le risque de quitter mon réseau professionnel, établi et étendu pendant les 2 ans et demi de stages effectués durant mon cursus à Bordeaux, pour aller voir ce qu’il se passait du côté de Marseille, nouvellement élue Capitale Européenne de la Culture pour 2013. Avec l’éclatement de la bulle internet et l’austérité qui a suivi, j’ai élargi le spectre de mes recherches d’emploi et accepté le poste de responsable magasin chez Cache Cache au sein du groupe Beaumanoir. Riche expérience, très intense. Je suis ensuite revenue dans le Sud-Ouest pour la qualité de vie et très vite été embauchée en tant que chargée de la communication, de l’incentive et du marketing opérationnel et relationnel de l’entreprise Hammel Robinetterie à Périgueux, dont je suis originaire. Souhaitant revenir 1 an et demi plus tard à Bordeaux, j’ai sauté sur une opportunité émanant de l’école qui m’avait précédemment formée. J’ai pris alors le poste de responsable développement à l’ISEG MCS, où je suis restée quelques années, jusqu’à ce que je ressente l’envie de devenir mon propre patron.
Pourquoi êtes-vous indépendante ?
Devenir mon propre patron, avoir des horaires et jours de travail flexibles. Choisir les secteurs dans lesquels intervenir professionnellement. Faire du bénévolat (impossible durant ma vie de salariée). Pouvoir dire non à une mission qui n’est pas en adéquation avec mes valeurs. J’ai la chance de travailler pour des entreprises éthiques (engagées dans le développement durable, commercialisant du made in France, éco-responsables…) et aux conditions que je choisis.
Pourquoi avez vous choisi le digital ?
J’ai eu la chance d’être formée aux réseaux sociaux lors de mon dernier poste. Travailler au sein d’une école qui forme aux nouveaux métiers, c’est plutôt utile pour se mettre à jour ;-p ! Ce qui me plaît dans le digital et particulièrement le social media, c’est que le métier regroupe de multiples disciplines. J’ai toujours été mouton à 5 pattes mais n’ai jamais vraiment pu le valoriser en tant que salariée. C’est un métier stratégique, ce qui me permet de réaliser des recommandations stratégiques pour mes clients ou des prospects, mais aussi de faire du médiaplanning, avec Facebook Adds par exemple. Triturer les chiffres pour allant vers l’efficience avec les statistiques RS. Mais aussi et surtout revenir à mes premiers amours, avec du rédactionnel. J’adore écrire et mes missions de salariée ne m’ont jamais vraiment permis d’exploiter ce talent. Sans oublier la recherche de visuels graphiques, d’esthétisme, d’originalité… J’ai même effectué des shootings photo pour me créer assez de matière exploitable pour illustrer les posts mis en œuvre pour mes clients. J’ai une vie artistique et ce métier de social manager me permet de faire le lien entre mes appétences artistiques et mon expertise professionnelle. Enfin, artiste, curieuse, insomniaque et globe-trotteuse, le métier et le statut me permettent de rendre un travail impeccable à mes clients, en travaillant à mon rythme et parfois en pleine nuit, depuis l’autre bout de la France ou encore depuis NYC. Avec l’automatisation et la 4G, je peux travailler efficacement depuis partout ou presque. C’est un vrai bonheur !
Pendant vos études, visiez-vous une entreprise en particulier ?
J’ai toujours visé les grands groupes pour rapidement évoluer et me permettre de changer facilement d’entreprise. J’ai la chance d’avoir de jolies références : OMNICOM (Publicis), la Fnac (Fnac Darty), Ionis (ISEG), Beaumanoir (Cache Cache)… miss julie… Oups, ça c’est moi ;-p
Quels sont les stages qui vous ont le plus marquée ?
Publicis et FNAC !!! Publicis, pour la richesse du poste de chef de pub et le secteur privilégié de mes clients à l’époque (vins et spiritueux, que du bon !) et la FNAC, parce que j’avais la charge de tous les événements en magasin, dont les dédicaces et les show cases… Etant moi-même musicienne et écrivaine, vous pouvez imaginez comme j’étais aux anges. J’étais en contact direct avec les maisons d’édition et de disque, j’allais chercher les artistes… J’ai fait un câlin à Neneh Cherry !!!
Un ou plusieurs conseils pour les étudiants en école de communication ?
Multiplier les expériences,
profiter de chacune des opportunités de stage,
être un stagiaire irréprochable dès la 1ère expérience, le monde est petit et celui de la com’ encore plus,
développer et entretenir son réseau dès le 1er stage.
Une citation ou un slogan qui vous motive chaque jour ?
Carpe diem, avoir faim de tout et tous les jours
Quelle est la réussite dont vous êtes la plus fière ?
Reconduire mon client historique pour la 3ème année. Il m’a fait confiance dès le début de mon activité de social media manager et continue de me suivre pour renforcer et continuer de développer la visibilité de l’entreprise sur les RS.
Qu’est-ce qui est le plus difficile dans votre métier et le plus motivant ?
Ce qui est le plus motivant, c’est de pouvoir organiser mon travail à ma guise pour pouvoir me dégager du temps pour les activités d’écriture et de musique, sans oublier que je fais tous les jours ce que j’aime le plus dans la com’ : utiliser l’écriture pour valoriser l’activité, la réputation et les marques de mes clients.
Le plus difficile est d’être dépendant d’un contrat à court ou moyen terme avec mes clients. Chaque fin d’année est synonyme de démarchage pour compenser d’éventuelles fins de collaboration. Il est plus délicat d’effectuer du démarchage (mon précédent cœur de métier) pour soi que pour une marque ou un produit. Il faut arriver à ne pas prendre personnellement un refus ou une fin de collaboration. Miss julie n’est pas Julie Ranjard, du moins juste une partie…
Propos recueillis par Anaelle Soret