Cela fait maintenant un peu plus d’un mois, que Claire Bouchareissas a pris ses nouvelles fonctions de directrice de la communication de la ville de Bordeaux. Elle revient avec nous sur son parcours professionnel et les responsabilités de ce nouveau poste à la tête de la communication d’une ville aussi importante que Bordeaux.
Parlez-nous de votre parcours professionnel.
J’ai commencé des études à Paris dans le commerce international et j’ai continué vers des études de communication. Après avoir obtenu mon diplôme, je suis restée à Paris pour débuter ma carrière en travaillant pour la Mutualité Française et plus tard pour le cabinet du président de l’Assemblée Nationale. Par la suite, j’ai occupé le poste de directrice de la communication interne et externe de l’OPCA. En 2001 j’ai décidé de créer ma propre activité de conseil en communication institutionnelle. Depuis 2014, avec d’autres communicants, nous avons créé « abcYz », un collectif d’indépendants qui travaillent ensemble en mode agile.
Pourquoi avez-vous choisi le métier de communicant et plus particulièrement la communication institutionnelle ?
Dès que j’ai commencé mes études, j’ai aimé la communication et la créativité qu’implique ce métier. J’ai toujours voulu communiquer. Je me suis dirigée naturellement vers la communication institutionnelle parce que c’est ce que j’aime, c’est ce qui m’anime. J’ai essayé de communiquer pour des produits commerciaux mais ça ne me correspond pas. J’ai besoin de donner du sens à ce que je fais et de porter mes valeurs quotidiennement dans mon travail.
quel état d’esprit accueillez-vous VOTRE NOUVEAU rôle ?
J’accueille ce nouveau poste très favorablement. Au-delà de la communication, c’est adhérer à un projet auquel je tiens. C’est une opportunité unique de participer à quelque chose de nouveau qui a du sens pour moi. En tant que citoyenne, je suis ravie de pouvoir y participer en mettant mes compétences professionnelles au service de ce projet. Cependant la prise de poste n’est pas évidente : d’un côté il y a cette transition écologique qui s’inscrit sur le long terme à travers une communication plus vertueuse et d’autre part, le contexte social actuel et la crise sanitaire qui impliquent une certaine urgence.
J’avais travaillé en tant que directrice de la communication des villes de Libourne et Saint-Médard-en-Jalles tout en gardant mon agence à côté. C’était beaucoup de travail ! Les enjeux ne sont pas les mêmes pour Bordeaux mais ces deux postes m’ont donné un aperçu de ce que c’est que de travailler pour une ville, en particulier la dimension administrative.
QUELLE EST VOTRE journée type ?
On commence tôt le matin, on finit tard le soir et on n’a pas beaucoup de pause entre les deux ! Depuis plus d’un mois, j’ai à cœur de rencontrer individuellement les membres de mon équipe mais avec le contexte actuel ce n’est pas facile. J’anime et je participe à des ateliers de discussion : la place des démarches participatives et du collectif est très importante dans cette municipalité. Je participe à la production des campagnes avec toutes les équipes de communication qui travaillent avec moi. Enfin, nous collaborons avec toutes les autres directions (éducation, social etc.) pour déployer leur communication.
Quels sont les besoins particuliers de la Ville en termes de communication ?
Tout d’abord il faut rappeler que la communication n’est pas indépendante, elle accompagne une stratégie. Aujourd’hui ce qui occupe Bordeaux c’est cette transition écologique et comment elle va la vivre. Le projet “Bordeaux grandeur Nature”, par exemple, implique certains enjeux comme la mobilité, la résilience alimentaire, la condition animale ou encore l’aménagement d’espaces verts en ville. Certains de ces concepts sont encore méconnus du grand public. Le rôle de la communication est donc d’informer les Bordelais avec du contenu pédagogique mais aussi de les projeter dans une ville plus écologique. Ce qui sera très important c’est la dimension démocratique permanente. Nous allons valoriser la démarche participative tout au long du mandat.
Que souhaitez-vous apporter dans la communication de la ville ?
Les circonstances actuelles font que nous ne sommes plus dans une logique événementielle, ce qui va changer notre façon de communiquer. De plus, nous nous dirigeons vers une communication plus vertueuse et écologique. Avant, le magazine municipal était publié dix fois par an, avec des publicités. Aujourd’hui nous réduisons la publication à six fois par an en retirant les publicités. La municipalité continuera à être force de proposition mais veut surtout parler des Bordelais et de leurs projets. Il existe déjà beaucoup d’initiatives qui s’inscrivent dans cette démarche de transition écologique. Nous avons la volonté d’être une structure facilitatrice qui met en lumière ses citoyens.
que souhaitez-vous trouver ou apporter à l’apacom en tant qu’adhérente ?
Je souhaite y rencontrer tous les acteurs et actrices de la communication en région, échanger sur les pratiques, inventer ensemble de nouvelles manières de travailler, de concevoir une communication ouverte, vertueuse, respectueuse de l’environnement et du vivant. Mais aussi, tout simplement, être dans la convivialité ! J’y apporterai mon expérience à la Mairie de Bordeaux, la vision et la mise en œuvre concrète d’une transition communicationnelle pour une grande ville française.
Un dernier mot ?
Je suis à l’image de cette équipe : les projets que nous voulons développer ne sont pas pour flatter notre égo. Nous avons le souci de bien faire les choses et d’investir nos compétences et notre énergie au service de la ville de Bordeaux et de ses citoyens.
Propos recueillis par Emilie Sadeyen
Discussion
Heureuse de vous souhaiter la bienvenue à l’APACOM et dans vos nouvelles fonctions.
Voilà un beau challenge à relever que cette transition vers une communication ou la vertu écologique et la solidarité doivent s’exprimer de concert pour l’intérêt collectif.
Des domaines qui font sens avec nos valeurs qui doivent être au coeur de nos pratiques.
Au plaisir de partager un temps dans ces dynamiques.
Sophie Molines