Connaissez-vous le point commun entre Bordeaux et Google ? Leur consommation en électricité ! Google consomme autant d’électricité que la ville de Bordeaux.
Pour les éco-communicants, le début du printemps 2019 aura été particulièrement riche à l’APACOM. A travers plusieurs conférences à Bordeaux et en Nouvelle-Aquitaine, nous avons et continuons d’apprendre de nombreux faits marquants sur le numérique, son impact sur la planète et l’Humain, et comment alléger notre propre empreinte en tant que consommateur et professionnel.
Le numérique s’est immiscé partout, dans notre vie quotidienne comme dans nos métiers, jusqu’au point de devenir ce fantôme énergivore que nous connaissons mal. Nous l’utilisons partout et de façon illimitée. Et pendant que le changement climatique se poursuit, le numérique continue de se complexifier et de puiser de façon exponentielle des ressources invisibles sur nos écrans mais pourtant bien réelles. Une tribune collective a d’ailleurs été signée par de nombreux acteurs du secteur pour s’engager vers un numérique responsable et faire de l’écoconception des services numériques une filière d’excellence.
Les événements passés et à venir sur le web éco-responsable :
- Wordcamp – 23 mars 2019 – Bordeaux (organisé par la communauté WordPress)
- Table-ronde La Face Cachée du Numérique– 26 mars 2019 – Bordeaux (co-organisée par la commission Com’Avenir de l’APACOM et le Node)
- La sobriété numérique ou les bonnes pratiques de l’éco-communicant – 19 avril 2019 – Anglet
- La sobriété numérique ou les bonnes pratiques de l’éco-communicant – 26 avril 2019 – Pau
Quel est l’impact du numérique sur la planète et l’Humain ?
- 7%, c’est la production mondiale d’électricité dédiée à Internet ; si Internet était un pays, il serait dans le TOP 5 des pays consommateurs d’électricité.
- Mountaintop Removal : c’est le procédé minier par lequel on détruit des parties de montagnes pour fabriquer du charbon pour ensuite alimenter les data centers. Les explosions provoquées émettent d’importantes quantités de CO2 et de nanoparticules dans l’atmosphère impactant les populations des villages voisins.
- 287 600 tonnes de CO2 émises dans l’atmosphère par an rien qu’avec Internet
- 1 e-mail produit 1,5kg de carbone, soit l’équivalent pour fabriquer 1 paire de Krogs, couler 1 bain chaud, produire 2 bières ou la moitié d’un jean
- 10 milliards d’e-mails sont diffusés par heure dans le monde. En terme d’impact carbone, cela représente 40 allers-retours Paris-New York en avion.
- 268, c’est le nombre de data centers en France. Les data centers (ordinateurs nous permettant de stocker tous les contenus que nous produisons et partageons sur Internet, y compris les vidéos de chats) sont particulièrement énergivores car il faut produire de l’énergie pour les faire fonctionner puis pour les refroidir. La climatisation représente 40% de la consommation d’énergie d’un data center.
- 1 internaute produit en moyenne 200 kg de CO2 par an, soit 3000 L d’eau
- 63% du trafic Internet mondial est occupé par le streaming, dont 15% est utilisé par Netflix (fonctionnant au charbon, nucléaire et gaz) et 11% par Youtube (même ressources énergétiques utilisées)
- Despacito : le clip le plus visionné sur Youtube avec 6 milliards de vues génère une consommation annuelle équivalente à celle de 2 petites centrales d’électricité
- Près de 30% de la population française se déclare spontanément mal à l’aise ou fragile quand il s’agit de faire une démarche en ligne
Comment optimiser ses pratiques professionnelles sur le web ?
Voici une sélection d’actions accessibles pour initier vos changements de pratiques vers un usage du numérique moins impactant sur notre environnement :
- Recherches web :
- Cibler ses recherches avec des mots clés précis : 1 requête sur Google génère 10g de CO2
- Les moteurs écologiques ou solidaires : une vraie fausse bonne idée car ils rajoutent une couche d’interface et donc davantage de requêtes… privilégier Qwant
- E-mails
- Privilégier un client messagerie en pop type Thunderbird et éviter les webmails (Google, Orange, Hotmail…)
- Pas de pièce jointe au dessus de 1 Mo, au-delà utiliser un service cloud type NextCloud
- Textes au format texte et non html
- Sauvegarder/stocker moins :
- Photos dupliquées
- Se désabonner des newsletters
- Regarder les vidéos de streaming en BD (basse définition), car cela utilise 4 à 10 fois moins d’énergie qu’en HD (haute définition) ou mieux télécharger plutôt que de regarder en streaming
- Éteindre sa box et son décodeur
- Accompagner la fin de vie de ses appareils
- Sur un site Web, toutes les bonnes pratiques d’optimisation de la vitesse permettent de limiter votre impact carbone, à commencer par un système de cache qui évite de générer le flux de page et la compression des images :
- Simplifier l’interface utilisateur et le code ; ne faire que ce qui est nécessaire et s’alléger de toute fioriture (une des clés les plus importantes pour un web plus responsable)
- Optimiser le SEO de votre site pour limiter le nombre de requêtes nécessaires pour le trouver sur les moteurs de recherche
- Héberger votre site chez des hébergeurs verts : Green Web Foundation, Green Shift
- Adopter le slow content : publier moins de contenus mais mieux
Et vous, quelles sont les pratiques numériques que vous avez déjà mises en place dans votre quotidien ou au travail pour limiter votre impact sur l’environnement ?
*** Consulter les contenus des événements passés***
- Télécharger le compte-rendu de la table-ronde La Face cachée du numérique du 26 mars
- Slides des conférences du Wordcamp
Marie Menini, membre de la commission Com’Avenir