Les médias traditionnels s’allient et lancent deux plateformes d’achat d’espaces publicitaires en ligne. L’objectif : rivaliser avec les deux géants Google et Facebook qui détiennent aujourd’hui les deux tiers des investissements publicitaires mondiaux.
Télévision, radio, presse, affichage, cinéma … Ces acteurs traditionnels français connaissent la crise car ils subissent la migration des annonceurs vers le numérique. Cette mutation les a obligés à revoir leur modèle économique.
Gravity, le premier projet de « rébellion »
Les groupes de presse et de médias : M6, Condé Nast, l’Equipe, Prisma, Sud Ouest… mais aussi l’opérateur télécoms SFR (propriétaire de Libération), le distributeur Fnac Darty ou encore la maison mère des Pages jaunes SoLocal Group, se regroupent en créant la plateforme publicitaire numérique « Gravity ». Cette dernière a été lancée le 4 juillet dernier.
Cette plateforme numérique commune et automatisée sera composée d’un large panorama de données personnelles sur la socio-démographie des internautes, leur localisation géographique, leurs centres d’intérêts et leurs habitudes et intentions d’achat. Un regroupement d’informations qui promet une offre publicité plus précise mais aussi plus chère. Une stratégie qui permet selon les membres de l’alliance de rivaliser avec Google et Facebook.
10 milliards d’informations renouvelables chaque mois, touchant plus de 16 millions d’individus pourraient être exploitables. De beaux résultats qui permettraient une pénétration du marché de 44%. Encore bien loin du taux de pénétration de Google et Facebook qui atteint respectivement 60 et 70%.
Skyline : l’alliance du Monde avec Le Figaro
Skyline, une alliance dont l’objectif est proche de l’offre « Gravity » : résister aux Gafa (principalement Google et Facebook). Le Monde et Le Figaro ont préféré avancer à deux. Cette alliance propose aussi la commercialisation d’espaces de publicité numérique depuis le 6 juillet 2017.
Ce partenariat publicitaire regroupe 20 médias et touche mensuellement 35 millions de Français. Pas si loin de Facebook qui atteint lui 36 millions et de Google qui avoisine les 44 millions. Une façon de montrer aux deux géants américains que les médias français peuvent eux aussi proposer des alternatives puissantes pour la publicité premium.
Cette alliance promet d’offrir aux annonceurs transparence et simplicité à travers une plateforme performante. Les clients pourront cibler les utilisateurs des sites des deux groupes selon leur profil, leurs intentions d’achat, leur localisation, mais aussi dans six « contextes de diffusion », qui comprennent les « actualités » (Le Figaro, Le Monde, Courrier International, le Huffington Post en français ou encore L’Obs) et le « lifestyle » féminin (Le Journal des Femmes, Madame Figaro ou le magazine « M » du Monde).
Léa Jouvie
Sources : Libération – arretsurimages.net – Courrier Picard