Interview de Claire Bouchareissas, récemment nommée Chef du Service Communication de la Mairie de Saint-Médard-en-Jalles et nouveau membre de l’Apacom.
Pouvez-vous nous présenter votre parcours dans les grandes lignes ?
J’ai toujours travaillé dans la communication institutionnelle, depuis une vingtaine d’années, déjà ! Directrice de l’Information à la Mutualité française, j’ai ensuite rejoint l’Assemblée nationale en qualité de conseillère technique chargée de la presse et de la communication du président. Puis, j’ai travaillé dans l’un des OPCA (Organisme Paritaire Collecteur Agréé) qui collectent les fonds de formation des branches professionnelles, tout en démarrant une activité de conseil en parallèle, essentiellement auprès de mutuelles. Tout cela à Paris… que j’ai quitté en 2000. En 2001, j’ai créé ma propre activité de conseil en communication institutionnelle avec ABC Communication. J’ai immédiatement travaillé avec les collectivités et je n’ai jamais cessé depuis.
Vous êtes donc devenue une experte en communication publique. Avez-vous fait partie des 300 communicants qui ont participé aux Rencontres Territoriales de la Communication Publique organisées par l’association Communication Publique le 26 octobre dernier à Bordeaux ?
Non, je n’ai pas pu, car je viens de prendre le poste de Chef du Service Communication, Adjointe au Directeur de cabinet de la Mairie de Saint-Médard-en-Jalles à 3/5e ! Ces trois jours par semaine me permettent de conserver mon activité de conseil le reste du temps. C’est passionnant, mais dense ! Mes jours de présence en mairie me sont précieux pour travailler avec l’équipe, les élus, les collègues, les partenaires…
Le thème de cette manifestation s’intitulait : « Le territoire, une marque ? Des marques ? ». La marque, est-elle l’enjeu majeur de communication d’un territoire pour gagner en attractivité ?
Oui, les territoires deviennent des marques à part entière. Des marques avec des sous-marques autour des domaines de compétences et des actions développées par les collectivités. Gagner en attractivité ne se réduit cependant pas à cela ! Le développement économique, l’aménagement du territoire au sens large : déplacements, numérique, entreprises, activités culturelles, projets éducatifs, mais aussi lien social et patrimoine sont aux premières loges ! C’est cet ensemble qui constitue l’identité d’un territoire.
Que préférez-vous dans votre métier ?
Je ne me lasse pas de la diversité des sujets qu’il permet d’aborder et des rencontres qu’il provoque ! J’aime aussi la dimension de service public, l’intérêt général, la transversalité des sujets sur lesquels travaillent une collectivité et ses services. De la petite enfance aux personnes âgées, en passant par l’accessibilité ou le développement numérique… Les thèmes sont aussi intéressants les uns que les autres et la routine n’a pas sa place ! En étant aujourd’hui à la fois salariée et libérale, j’ai trouvé un équilibre intellectuel et social très satisfaisant.
Vous êtes-vous souvent retrouvée en situation de défendre votre métier et vos stratégies ?
Presque toujours en fait ! D’abord, parce que la communication est, par nature, soumise à l’appréciation de l’autre, des autres… Ensuite, parce qu’elle est devenue l’un des éléments clés de la stratégie de l’entreprise ou de l’institution. Elle précède même la stratégie parfois ! Ce qui engendre une forte pression ! Ensuite, parce que mon rôle de conseil me conduit naturellement à défendre une stratégie. Outre les compétences et l’expérience, je crois en l’intuition dans ce métier et lorsque je pense être dans le vrai, je suis très persuasive ! Mais le client a toujours raison, au bout du compte ! Ce métier doit aussi être défendu précisément parce que c’est un vrai métier, contrairement à ce que beaucoup imaginent ou fantasment. Il ne s’improvise pas !
Quelles sont les qualités requises pour exercer votre métier ?
De l’énergie, la faculté de capter ce qui est dans l’air, savoir écouter les autres, être en capacité de retranscrire, reformuler leur pensée, savoir aller toujours plus vite et être patient en même temps… Bref, ce métier demande pas mal de connaissances et beaucoup d’humilité pour accepter d’être jugé en permanence, sur le fond et sur la forme. La com’, c’est toujours ce qui se voit, ce que tout le monde se sent autorisé à juger !… Avec le temps, on apprend à dédramatiser et surtout à dépersonnaliser. Je continue à apprécier ce métier avant tout pour l’ouverture et la fraîcheur d’esprit qu’il requiert.
Propos recueillis par Catherine Sarnow