On parle beaucoup du rôle des réseaux sociaux dans la création de l’identité numérique des professionnels, des entreprises ou des collectivités territoriales. Mais qu’en est-il des écoles et des universités ? De plus en plus, les professionnels de la communication sont amenés à travailler pour les établissements universitaires afin de fédérer les étudiants autour d’une identité commune. Une nouvelle façon de créer du lien ?
Un but : renforcer le sentiment d’appartenance
Dans les écoles de commerce ou d’ingénieur, à Sciences Po ou en médecine, il est facile de créer un sentiment d’appartenance. Des weekends d’intégration, des soirées et des événements sont organisés par différents « bureaux » (BDE pour Bureau Des Elèves, BDA pour Bureau Des Arts, BDS pour Bureau Des Sports etc.) dans un système parfaitement rodé. L’école a un slogan, un joli logo affiché sur les maillots de sport, des installations qui se suffisent à elles-mêmes.
Dans les universités, c’est plus difficile. Comment fédérer des étudiants qui étudient les langues, la littérature, l’Histoire, la géographie et la sociologie avec pour seul prétexte que ce sont des sciences humaines ? La tâche n’est pas aisée. Voilà pourquoi la création d’un réseau social où l’on peut partager ses expériences universitaires a du bon.
Certaines facs ont choisi de faire appel à des professionnels de la communication pour, dans un premier temps, créer une application dédiée aux informations administratives.[1] Les étudiants, qui sont presque indissociables de leurs smartphones, peuvent consulter leur emploi du temps, activer un outil de géolocalisation ou vérifier la disponibilité d’un livre à la bibliothèque.
D’autres facs vont encore plus loin. Pour que les étudiants se sentent encore plus « connectés » à leur environnement universitaire, elles emploient des chargés de communication spécialisés dans le digital pour créer, gérer et animer leurs réseaux sociaux. En Nouvelle-Aquitaine, les universités de La Rochelle et Bordeaux-Montaigne ont fait ce pari… et ça marche !
Facebook et Twitter, un « must »… Instagram ? Un vrai « plus » !
Les réseaux sociaux tels que Twitter et Facebook sont devenus des outils de communication indispensables pour assurer le lien entre les établissements d’enseignement supérieur et leurs étudiants. Communiqués officiels, annonces d’événements et autres informations y circulent désormais de façon fluide. Qu’en est-il d’Instagram, le petit dernier de la bande ?
Instagram compte désormais plus de 500 millions d’utilisateurs dans le monde, dont 41% ont entre 16 et 24 ans. Sur la plate-forme de partage de photos, il y a peu de place disponible pour mettre des liens vers le site Internet d’un établissement et le texte s’efface au profit des images. Ce dialogue par l’image constitue un challenge pour les établissements qui cherchent à créer un lien durable avec leurs étudiants.[2]
Si l’esthétique est capitale sur Instagram, il ne faut pas négliger le côté « instantané » et « naturel » des photos partagées par les écoles et universités.[3] Ce réseau social permet de faire découvrir des locaux, des coulisses de certains événements, des moments, des rires. Pour les écoles et universités, les réseaux sociaux ne sont pas des supports publicitaires. C’est en misant sur l’échange et sur la mise en valeur des étudiants et de leurs expériences que les réseaux sociaux deviennent vecteur de lien.
A Bordeaux-Montaigne (3 400 abonnés sur Instagram) et à La Rochelle (1 400 abonnés), le pari est gagné ! Ces deux universités emblématiques de notre région ont réussi à tisser une relation de confiance avec leurs étudiants, à booster leur créativité et à renforcer leur sentiment d’appartenance. On peut véritablement parler de communautés.
Et qui sait ? Peut-être que l’implication de certains étudiants dans le développement des réseaux sociaux universitaires suscitera quelques vocations de futurs communicants ?
Julie Cazalis.
[1] Source : L’Etudiant Numérique
[2] Source : L’Etudiant