Et si nos smartphones étaient d’excellents mouchards ? Voici la question à laquelle la Cnil (Commission National de l’Informatique et des Libertés) et l’Inria (Institut National de Recherche en Informatique et en Automatique) ont tenté de répondre lors de l’étude qu’ils ont conjointement réalisée et rendue public le 9 avril 2013.
La méthodologie de l’étude :
Pour mener à bien cette étude, les deux centres se sont penchés sur les applications téléchargées sur des mobiles notamment sur celles des I-Phones. Une étude concernant les applications d’Androïd est en cours et devrait sortir prochainement. C’est l’Inria qui a créé un logiciel pour cette étude qui, une fois installé sur le smartphone, permet de découvrir les informations auxquelles les applications ont accès. Le test a été effectué sur 6 mobiles pendant 3 mois soit 9 gigaoctets de données à la fin de l’étude.
Un résultat alarmant :
Sur 189 applications testées, 58 ont accès en permanence à nos données de géolocalisation, 30 d’entre elles accèdent aux noms du mobile et 15 applications ont même accès au carnet d’adresses ! Des données récoltées sans que cela soit utile au fonctionnement de l’application et évidemment, sans le consentement du propriétaire du téléphone.
Selon la présidente de la commission Isabelle Flaque-Pierrotin, « Il faudrait vraiment pouvoir recueillir le plein consentement de l’utilisateur. Pour l’instant, une personne qui veut télécharger une application n’a pas vraiment le choix, soit elle donne son plein consentement, soit elle ne choisit pas l’application. C’est à prendre ou à laisser. »
La Cnil signale enfin que ces données récoltées sont diffusées non seulement aux éditeurs d’Apple mais également à des tiers non identifiés. Le problème qui se pose est donc l’impossibilité pour l’utilisateur de pouvoir bloquer la diffusion des données personnelles.
Selon Michel Cosnard, président de l’Inria, le but de cette étude est de mieux cerner le système des données personnelles et donc de permettre aux autorités de créer des règles visant à régir l’utilisation et la diffusion de ces données.
Elodie Sodes