Le conservateur Yohann Bourion nous livre les secrets de l’exposition « La Face Cachée de la Une » réalisée en collaboration avec Pierre Sauvey, permanent du Club de la Presse, Marie-Christine Lipani Vaissade, directrice adjointe de l’IJBA (l’Institut de Journalisme Bordeaux Aquitaine) et Catherine Debray, rédactrice en chef adjointe de Sud Ouest Dimanche.
COMMENT L’EXPOSITION A-T’ELLE ETE PENSEE ?
Nous nous sommes posé la question de l’espace. Devait-on ou non exposer des originaux ? Car si oui, comment faire pour ne pas les abimer ? On ne pouvait pas les suspendre directement ici. D’autre part, mettre des journaux sous vitrine est un non-sens. Nous avons donc pris le parti de designer les murs. L’Agence Poaplume basée aux Chartrons, connue pour les petits livres Auguste Verrière, nous a permis cette configuration. L’expo a été entièrement designée par des graphistes.
Le « Serpent de mer » désigne en journalisme un sujet passe-partout qui revient très souvent.
QUELS ONT ETE VOS CHOIX EDITORIAUX SI L’ON PEUT DIRE ?
Nous avions plusieurs pistes. Best of ? Historique ? Meilleurs coups de com ? Tout cela avait déjà été fait. Nous avons donc fait des équipes de deux et passé en revue l’ensemble des 4000 magazines. Nous avons sélectionné celles qui nous interpelaient. Pour chacune, nous avons effectué un cliché numérique. Puis nous avons fait un brief d’équipe et une sélection finale.
Nous avons choisi de réaliser un travail de déconstruction de la Une. L’expo est donc constituée de plusieurs parties : Choc des images, l’art de l’accroche, etc.
Nous avons dégagé des grands thèmes notamment DSK et Charlie. Nous avons fait un mur DSK, non pas pour répondre à une quelconque curiosité mais parce que c’est l’événement français qui a fait couler le plus d’encre au niveau international.
POURQUOI UNE EXPO SUR LES UNES ?
L’envie de cette exposition est née il y a 4 ans, car quatre mille titres sont conservés dans les sous-sols de la bibliothèque. Ils ne sont pas valorisés car les habitudes veulent que l’on valorise plus le patrimoine plus ancien avant le XVIIIe siècle. Cela n’empêche pas que nous ayons de véritables trésors, notamment la collection complète de tous les Elle depuis la création de de ce magazine par exemple. Cela représente un panorama exceptionnel de l’adaptation des lignes éditoriales à des phénomènes culturels de société.
Aujourd’hui on a plus l’habitude de mettre en valeur le passé et ces collections sont considérées comme contemporaines.
Depuis 1991 – c’est-à-dire depuis la création de la bibliothèque – il y a un salon de lecture de la presse. Nous avons la chance d’avoir des zones d’archives qui représentent deux étages de sous-sol de mêmes dimensions que la bibliothèque elle-même. L’exposition est une représentation de ce patrimoine exceptionnel et nous invitons tous les communicants de l’Apacom à venir.
Entrée libre à la médiathèque Mériadeck de Bordeaux du mardi au vendredi de 13h à 19h et le samedi de 13h à 18h jusqu’au 15 janvier 2016.
Propos recueillis par Jérômine Pénet