Dans la peau d’une dircom – Camille Journet

Publié le par chez APACOM. Modifié le

 L’EFS, Etablissement Français du Sang, est l’opérateur civil unique de la transfusion sanguine en France. Chaque année, c’est 1 million de vies sauvées grâce aux dons. La rubrique « Dans la peau d’un Dircom » revient ce mois-ci avec une interview de Camille Journet, Directrice de la communication de l’EFS Nouvelle-Aquitaine. Elle nous parle de son rôle, l’importance des dons et comment l’EFS s’est adapté à la crise sanitaire …

 

© Crédit photo : EFS

Parlez-nous de votre parcours. Comment êtes-vous arrivée au poste de Directrice de la communication ?

Je suis diplômée d’une maîtrise de droit privé, et d’une formation en communication que j’ai suivie à l’EFAP. J’ai travaillé 15 ans en agence, en tant que cheffe de projet puis comme directrice de clientèle. J’ai couvert tous les métiers en termes de communication : relations médias, communication de crise, événementiel, digital… Toujours dans le domaine de la santé, c’est un vrai choix de ma part.

 

Je suis arrivée à Bordeaux il y a 4 ans et j’ai eu l’opportunité et le plaisir de rejoindre l’EFS Nouvelle-Aquitaine en qualité de Directrice adjointe de la communication pour endosser très rapidement la fonction de Directrice de la communication.

 

Au sein de l’EFS Nouvelle-Aquitaine, suivez-vous des directives nationales ou êtes-vous responsable de votre propre communication ?

Les deux. Nous avons d’abord des directives nationales et ensuite, chaque région a sa propre communication, sa propre stratégie et ses outils. Pour la communication interne, des actions sont également initiées par la dircom nationale mais ensuite, nous valorisons en région les éléments spécifiques à notre territoire.

La Direction de la Communication étant représentée au sein du comité de direction, cela me permet de me nourrir de toutes les décisions stratégiques importantes et de faire part de propositions d’actions.

 

© Crédit photo : EFS

Quelles sont vos missions ?

L’enjeu de ma fonction est le pilotage de la communication externe. En France, chaque année, 170 000 donneurs sortent de nos fichiers. Nous devons donc en permanence sensibiliser les citoyens, mobiliser nos donneurs réguliers et en attirer de nouveaux pour garantir l’auto-suffisance nationale en produits sanguins et répondre aux besoins constants des patients.

Par ailleurs, nous sommes près de 900 collaborateurs en Nouvelle-Aquitaine, sur plusieurs sites. Notre mission est d’informer toutes les équipes des actualités majeures.

Une fonction importante, accrue pendant la crise sanitaire, est de valoriser le rôle de chacun dans notre organisation. Chaque collaborateur est ambassadeur de notre établissement. Le sentiment d’appartenance est essentiel, et pour moi, la communication interne sert à créer du lien.

 

Qu’est-ce qui a changé pour l’EFS, depuis la crise sanitaire ?

Cela nous a beaucoup challengés car notre capacité de prélèvement a diminué. Dès le premier confinement, les universités ont fermé, les entreprises sont passées en télétravail ; il a donc fallu informer que le don de sang était une sortie autorisée – ce n’était pas une évidence.

Nous avons adapté nos supports de communication pour capitaliser sur le digital, nous avons aussi adapter nos messages pour valoriser la prise de rendez-vous déployée sur 100% de nos collectes, contre 5 à 10% avant le confinement, afin de nous permettre de gérer les flux et respecter les mesures sanitaires.

Nous avons également renforcé la communication interne pour informer sur les instructions sanitaires.

 

© Crédit photo : Maxime Gauthier

Comment inciter les gens à continuer de donner leur sang quand tous les regards sont portés sur la covid-19 ?

Nous continuons à faire des relations médias, cela joue un rôle essentiel pour créer un bruit de fond. La période a permis de donner plus de résonance à notre cause, qui valorise la solidarité, l’acte citoyen.

Nous nous réinventons aussi. Nous ne pouvons pas aller à la rencontre des étudiants donc nous avons lancé le défi « J’étudie &Je sauve des vies » sur les réseaux sociaux. On se challenge, on n’a pas le choix. Il faut tester des nouvelles choses, certaines fonctionneront, d’autres moins.

 

Du point de vue de la communication, peut-on décrire cette période comme intéressante ?

C’est la richesse de notre métier, la communication ne s’arrête jamais. Un communicant qui se fige perd son expertise. Intrinsèquement, il s’adapte à son environnement, aux pratiques.

Le digital, accentué par la crise, a pris une place prépondérante – même si à l’EFS nous comptons beaucoup sur les médias traditionnels. C’est un équilibre qu’il nous faut trouver, la situation nous oblige à innover. C’est motivant, il faut tirer le positif de ce qu’on traverse.

 

Quels sont vos projets à venir ?

Nous verrons si notre défi auprès des étudiants fonctionne, c’est notre premier objectif.

Arrivent ensuite les fêtes de fin d’année, nous voulons terminer de manière plus « festive » avec des animations pour les donneurs, pour leur faire vivre un moment de partage.

Ensuite, il y a notre campagne récurrente de début d’année « Missing type » (« La lettre manquante ») qui vise à inciter chacun à supprimer les lettres A, B et O de leurs enseignes et leurs réseaux sociaux. C’est une opération virale qui fait parler de notre cause.

Et enfin, une campagne spécifique autour du groupe O-, que nous allons mener dans le Pays Basque qui présente la particularité génétique de compter une prévalence très forte de donneurs du groupe O, notamment O négatif, qui sont les donneurs universels.

 

Un mot de la fin ?

A ceux qui ont déjà pensé à donner, il ne faut plus se poser la question et y aller ! A une époque où nous sommes en quête de sens, le don de sang est un acte citoyen qui fait du bien à chacun.

 

Propos recueillis par Julien Barbe

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