Mardi 15 mai avait lieu au stade Matmut Atlantique de Bordeaux une conférence co-organisée par BPI France et La Tribune sur le thème « Communicants, demain vous appartient : digitalisation des entreprises, communication internationale, communication à 360° ». Bilan de cette conférence haute en couleurs.
L’événement organisé au Matmut Atlantique était animé par Géraldine Rabier et a réuni près de 200 personnes venues échanger sur le thème de la communication d’avenir. Six invités de marque s’étaient déplacés pour l’occasion :
- Patrice Bégay, directeur exécutif, directeur de la communication & Bpifrance Excellence ;
- Leïla Da Rocha, chorégraphe, gérante de White Eagle Dance Compagny & co-créateur de l’Académie Internationale de la Danse ;
- Patrick Dupont, danseur étoile, co-créateur de l’Académie Internationale de la Danse ;
- Marie Dubois, présidente de l’APACOM,
- Ludovic Martinez, directeur de cabinet d’Alain Juppé ;
- Nora Moulali, fondatrice de la Startup OUIEXPAT.
Des intervenants très complémentaires, ont défendu un point de vue commun : la communication doit désormais être horizontale au moment où le digital révolutionne les usages.
Un meeting audacieux qui réunit des acteurs de la communication qui pensent leur stratégie de marque en tenant compte de la mondialisation, de la digitalisation des sociétés et des nouvelles attentes des usagers qui sont en quête d’audace, de valeur et de sens. L’objectif de cette rencontre était de partager des idées inspirantes et applicables.
Un constat partagé par tous
Tous les invités présents s’accordent à dire que la communication des hommes politiques, des entreprises, des associations et des individus évolue à mesure que nous entrons dans l’ère du tout-digital. L’offre crée la demande et vice-versa. La multiplicité des outils en a submergé plus d’un : c’est le phénomène d’accumulation. Certains osent même parler d’infobésité.
Ludovic Martinez a d’abord insisté sur ce qu’il appelle « deux vertus cardinales » qui ont tendance à être oubliées au moment de communiquer : « Quelle est la promesse, ou le produit, et à qui on l’adresse. Après, on voit comment. Quels que soient les outils que l’on emprunte, il ne faut pas oublier la base stratégique en répondant avant tout à ces questions. » Marie Dubois opine et complète : « Une action de communication est là pour répondre à un objectif, la communication est au service de la stratégie de sa structure. On assiste à une innovation par accumulation des outils mais il ne faut pas oublier les bases du métier. »
Pour se démarquer, les communicants, au sens large du terme, doivent faire preuve de créativité tout en maitrisant parfaitement les méthodes et outils fondamentaux de la communication. De cette façon, ils peuvent impacter par l’émotion, le mouvement, l’art en réponse aux défis politiques, économiques, sociétaux du XXIème siècle.
Différentes manières d’aborder la communication à 360°
Ces changements induits dans la façon de communiquer rappellent aux invités que la base de l’activité des communicants c’est la relation humaine qui se tisse entre deux individus. Patrick Dupont précise d’ailleurs que cette communication peut prendre la forme de la danse, d’un spectacle, d’une photo… Les valeurs de la communication peuvent être incarnées de mille façons différentes.
Nora Moulali, qui a fondé la plateforme OuiExpat pour accompagner les Français expatriés dans le monde, a par exemple une vision bien différente de la communication. Son application, qui accompagne les expatriés avant leur départ, grâce à des vidéos, et pendant leur séjour, est « nourri à la data et à l’intelligence collective que permettent les réseaux sociaux ». « Ceci afin de garder un pont entre le pays d’accueil et le pays d’origine », complète Nora Moulali. Les relations humaines qu’elle tisse sont basées sur les réseaux sociaux.
Quid de l’utilisation des données dans le nouveau monde ?
Patrice Bégay a mis en exergue la digitalisation accélérée que connaît l’économie. Une étude menée par BPI France auprès 1 800 chefs d’entreprise révèle « 4 freins à la digitalisation des PME : les questions autour de la gestion des datas, le manque de compétence en interne, le manque de moyens financiers, la résistance au changement. » Selon lui, les dirigeants et les communicants jouent un rôle clé dans l’adaptation aux nouveaux outils numériques et à la mise en conformité au RGPD.
Marie Dubois confirme : « Les entreprises sont globalement en retard dans leur digitalisation. Le communicant est un acteur clé pour accompagner la digitalisation : il passe notre temps à se former et s’informer sur les nouveaux outils et la communication interne est un des facteurs essentiels dans les projets de transformation d’entreprise. » Elle a également rappelé que les résultats de l’Obervatoire des métiers de la communication en Nouvelle-Aquitaine, édition 2017, sont désormais disponibles et consultables par tous sur le site de l’Apacom (en suivant ce lien).
Ludovic Martinez complète avec justesse : « Le monde roule vite mais les institutions sont très en retard. Il faut que les communicants qui sont en pointe sur les stratégies, les outils, les informations… soient capables de s’adapter, de devancer les attentes pour aider les chefs d’entreprise qui n’ont pas le temps de s’occuper en détails de tout ça ». Le communicant se professionnalise, il devient un expert aux compétences à la fois techniques et transversales.
Finalement, à en croire les invités de cette conférence La Tribune / BPI France, demain nous appartient, à nous, communicants.
Pas de temps à perdre dans ce cas, en route !
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Julie Cazalis
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Sources :