Comment mettre en place une stratégie RSE ? Quels comportements adopter avec ses collaborateurs ? Quels premiers petits pas entreprendre ? Ce jeudi 21 octobre, le Club des DirComs a invité trois communicants à répondre aux interrogations que l’on se pose quand on se lance dans une démarche.
Pour commencer, quelle est la signification de l’acronyme RSE ? La RSE signifie la Responsabilité Sociétale des Entreprises, c’est-à-dire la contribution des entreprises aux enjeux du développement durable. Ces enjeux ont été déclinés par l’ONU sous forme de 17 objectifs de Développement durable pour contribuer à un avenir plus soutenable pour tous.
C’est la norme ISO 26000, standard international, qui définit le périmètre de la RSE dans l’entreprise, autour de 7 questions centrales :
- la gouvernance de l’organisation
- les droits de l’homme
- les relations et conditions de travail
- l’environnement
- la loyauté des pratiques
- les questions relatives aux consommateurs
- les communautés et le développement local.
Un sujet très transverse, illustré par les exemples des professionnels venus nous partager leurs réussites et difficultés.
Pour ce moment d’échange, nous avons eu le plaisir de recevoir Corinne Martinet du CIC Sud-Ouest, Sébastien Bourguignon des Vignerons de Buzet, Sèverine Perrier du Seeko’Hôtel et Bénédicte Delu De Cal, de la commission Com’Avenir pour évoquer leur expérience en matière de RSE, le tout animé par Laëtitia Richez, pilote de la commission Club des DirComs.
Sèverine Perrier
La rencontre avait lieu au Seeko’Hôtel, lieu habituel de ce rendez-vous et qui a entamé une démarche de responsabilité au printemps 2021.
Fonction : Directrice d’exploitation du Seeko’o hôtel
Sa vision : « sensibiliser les équipes pour sensibiliser les clients ! »
Les actions :
Pour Sèverine, le début de la RSE passe par l’implication des collaborateurs, mais aussi celle des fournisseurs, toutes les parties prenantes jouant un rôle dans l’entreprise. En interne, la directrice a mis en place certains protocoles d’améliorations des conditions de travail, avec par exemple, le remplacement des produits d’entretien par des produits moins corrosifs. Meilleur pour la santé mais aussi pour l’environnement ! « Il faut démontrer ce que ça va changer en positif pour eux » explique Sèverine Perrier. « Cela va avoir moins d’impact sur leur santé à long terme et va nécessiter moins de protection, donc un confort supplémentaire » poursuit-elle.
L’hôtel s’est fait accompagner par Gironde Tourisme pour établir un diagnostic de l’existant et a aussi fait appel à un prestataire externe pour légitimer la démarche et donner du poids au discours de la Direction. Ce cabinet conseil spécialisé dans la RSE a fait des ateliers de sensibilisation auprès des employés pour leur permettre de mieux appréhender la démarche.
En matière de communication externe, l’hôtel qui fait partie du label Gironde tourisme, communique via l’affichage environnemental. Cette note avec une lettre, à laquelle les consommateurs sont déjà habitués avec le nutri-score ou l’énergie-score pour les appareils électroménagers, permet d’avoir une vision globale de la consommation énergétique de l’hôtel.
Comme dans de nombreux secteurs, la pandémie a donné un coup d’accélérateur à certaines initiatives. Ainsi, des services comme le minibar avaient été suspendus pendant la crise sanitaire et ont maintenant évolué vers des services à la demande. Les déchets et les stocks sont réduits et le service apporté au client retrouve plus de valeur en remettant l’humain au cœur de la relation.
L’origine des produits, notamment pour le petit-déjeuner, est mise en avant et des affichages de sensibilisation pour économiser l’eau et l’électricité sont présents dans les chambres. L’hôtel est d’ailleurs engagé dans une démarche d’évaluation de son empreinte carbone concernant le nettoyage du linge. Proposer au client de ne pas changer son linge tous les jours est un pas important dans la préservation de l’eau et la diminution de l’impact carbone. Pour Sèverine, il est important que la démarche RSE soit prise en compte de la réservation jusqu’à l’avis du client après séjour. Ce dialogue permet d’améliorer sans cesse les services et de les adapter aux sensibilités de chaque client.
Et après ? En ce moment, l’hôtel est en cours de validation du jury pour prétendre au label Clé verte, affaire à suivre…
Sébastien Bourguignon
Fonction : Directeur marketing et communication chez Les vignerons de Buzet
Sa vision : « La RSE doit être au cœur de la stratégie de l’entreprise et portée par la direction ! »
Les actions :
La coopérative est engagée dans une démarche RSE depuis de nombreuses années. Pour Sébastien, la cohérence des actions est indispensable. Un label bio ? Pourquoi pas, mais le packaging doit être réfléchi dans la même optique et avec la même ambition. Il travaille par exemple avec une agence de design qui l‘aide dans l’éco-conception de ses packaging de A à Z. Le directeur va même plus loin en refusant de travailler avec certaines parties prenantes qui ne respectent pas les valeurs de l’entreprise. Selon lui, créer de vraies relations de partenariats avec les fournisseurs est essentiel pour changer les comportements et les mentalités.
Au sein de l’entreprise, il n’existe pas de responsable RSE mais des missions RSE dans chaque service. Pour Sébastien, les valeurs RSE doivent être portées par toute l’équipe !
Et après ? L’entreprise s’engage à produire des bouteilles plus légères donc moins consommatrices en verre notamment et plus légères lors du transport vers les distributeurs, ce qui n’est pas simple car les consommateurs associent souvent poids et qualité…
Corinne Martinet
Fonction : Directrice communication du CIC Sud-Ouest
Sa vision : « L’engagement personnel est indispensable ! »
Les actions :
Rappelons que le CIC Sud-Ouest appartient au Crédit Mutuel, première banque à mission en France. L’entreprise a pris un engagement fort : ne plus financer les centrales à charbon. Elle joue aussi un rôle en accompagnant les entreprises à transformer leur modèle économique vers un modèle plus durable.
Le CIC s’engage notamment dans la transition énergétique avec son « plan mobilité douce », les clients souhaitant acheter une voiture électrique bénéficient d’un crédit à taux plus avantageux que pour l’achat d’un véhicule thermique.
Les actions se font aussi en interne. En effet, la banque a supprimé tous les gobelets en plastique et les dosettes de café pour s’équiper en fontaines à eau et machines à grains, plus respectueuses de l’environnement.
La société parie aussi sur l’inclusion. Elle accueille des stagiaires de 3ème de quartiers prioritaires et sensibilise ses collaborateurs en agence à inclure aussi bien les hommes que les femmes dans l’accès aux comptes, ce qui n’est pas toujours la norme chez les clients.
Et après ? L’entreprise va continuer ses actions en interne en travaillant avec ses collaborateurs impliqués pour que les réflexes prennent racines.
Bénédicte Delu De Cal, coach, consultante en RSE et membre de la commission Com’Avenir de l’APACOM est revenue sur les fondamentaux de la RSE en quelques points essentiels :
- Légitimer pourquoi et pour quoi on agit
- Valoriser l’existant et savoir quelle marche on veut franchir
- Faire participer l’ensemble de l’équipe et pas un seul collaborateur qui porte l’intégralité de la démarche
- Mettre en place des indicateurs qui mesure l’avancée et la performance globale
- Dialoguer avec les parties prenantes pour avancer dans la co-construction de la démarche RSE
Pour Bénédicte, le métier de communicant occupe un rôle décisif dans la démarche RSE car aujourd’hui, il est primordial de faire bouger le récit collectif avec des messages porteurs de sens et d’authenticité.
Retrouvez le Club des DirComs le jeudi 18 novembre à l’occasion des #10joursdecom, l’évènement de cette fin d’année !
Les inscriptions sont déjà ouvertes, nous vous attendons nombreux !
Emma Laouénan