C’est grave docteur ?

Publié le par chez APACOM. Modifié le
franglais - © Rémi Malin Grey – www.campagne-valerie.fr
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Aussi contagieux que le name dropping, le english words dropping est un mal qui semble frapper les membres de notre honorable profession autant que celle des techniciens des télécom‘, ce qui n’est pas peu dire. Brand content, best practices, user friendly, coworking… n’en jetez plus. Cet état de fait est encore plus dommageable lorsqu’il s’agit de communiquer sur et pour les territoires dont la langue française est évidemment un élément fondamental de l’identité qu’il s’agit de promouvoir ou valoriser.
C’est le symptôme évident d’un certain conformisme, voire d’un manque d’imagination, ce qui est ennuyeux dans nos métiers. Et ceux qui estiment que ce n’est pas si grave devraient méditer la célèbre maxime du philosophe et théoricien de la communication Marshall McLuhan (« le message, c’est le medium ») qui nous rappelle que la manière dont le message est porté – et donc les mots en tant que véhicule de la pensée – a un sens en soi !

Il paraît d’ailleurs que certains Anglais ou anglophones s’inquiéteraient de l’avenir de leur langue (http://www.frieze.com/issue/article/speak-easy/) qui, réussissant là où l’esperanto a échoué, deviendrait un globish, mot-valise repris (inventé ?) par un entrepreneur…français qui en a créé un commerce (http://www.jpn-globish.com).

Qu’on ne vienne pas opposer à mon appel au respect du français je ne sais quel hymne à la modernité ou à l’ouverture au monde. L’homme que je connais qui parle le plus de langues, francophone du Cameroun, s’exprime dans un français parfait, plus châtié que le mien, et dans un anglais que la Queen lui envierait. Les Québécois sont bilingues et cela ne les empêche pas d’être attachés à leur langue, de la respecter, de la défendre, de l’enrichir aussi ; sans doute car ils en mesurent mieux la valeur. Ils sont d’ailleurs bien plus forts que nous pour inventer de nouveaux mots (pour trouver l’équivalent en français d’une expression anglaise : http://gdt.oqlf.gouv.qc.ca).

Pour prendre un exemple déjà désuet, plutôt qu’un chat, qu’on est obligé d’écrire tchat pour faire comprendre qu’on ne parle pas du gentil petit félin, mieux vaut un bon clavardage. Câlice !

Charles-Marie Boret

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Discussion

  1. Maïté Sarthou-Davoust

    Je souscris complètement à ton propos et me sens rassurée dans mon attachement à l’expression « française » et mon agacement de ces expressions qui surgissent chaque jour dans notre métier.
    Une communicante pas complètement « has been »

    Maïté Sarthou-Davoust

  2. HELT Alice

    Alerte, cri d’alarme ??? Coup de gueule ? Il est temps de prendre nous même nos responsabilités, non ? N’avons-nous pas été parmi les premiers à avoir cherché à nous donner de l’importance en usant de termes anglophones… ? Un peu comme pour montrer que notre discipline n’était pas si facile d’accès ? Soyons humbles. Oui, c’est dur à gérer… oui, tout le monde pense être capable de communiquer. Alors, partageons encore et mieux les mots. Ceux qui donnent du sens, de l’imagination, de la création.
    Il y a de merveilleux jeux de mots en français, comme en anglais. A nous de savoir les sublimer, en maintenant un certain niveau d’exigence quant au sens. A nous aussi de nous discipliner pour chercher le bon mot, le plus juste (et non pas le plus « snob-du-moment »). Fût-il en français ou en anglais. Car c’est grâce aux mots que notre réflexion s’élève et s’enrichit…
    Alice HELT

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