Avec l’explosion du digital dans les usages de consommation, les algorithmes ont envahi nos vies. Ces petits (ou gros) programmes informatiques capables de traiter, analyser, classer un volume important de données, en temps réel ou très court, sont de plus en plus utilisés dans notre quotidien, parfois même sans que l’on ne s’en rende compte.
Censés nous faciliter la vie, nous apporter plus de satisfaction… sont-ils vraiment nos meilleurs amis ?
- Les algorithmes du quotidien –
On retrouve en effet les algorithmes à de nombreux moments de nos journées, sans même en avoir conscience.
Ce sont eux qui décident des contenus que nous verrons sur notre fil d’actualité Facebook, ils apprennent en effet à déterminer les amis avec lesquels on interagit le plus, le type de contenu que l’on aime lire, les photos que l’on like ou commente… et en déduisent ce qui sera le plus susceptible de nous intéresser. Idem pour les publicités auxquelles nous serons exposés.
Ce sont les mêmes algorithmes qui réaliseront notre programmation idéale sur Spotify ou nous recommanderont les livres que nous apprécieront à coup sûr sur Amazon, ou les séries que nous allons assurément adorer sur Netflix.
Plus besoin de réfléchir, les algorithmes de notre quotidien nous épargnent des choix cornéliens et décident pour nous ce qu’il y a de meilleur… Mais est-ce vraiment si génial ?
- Le consommateur s’enferme dans une bulle cognitive –
La réponse n’est pas forcément tranchée, on peut effectivement y voir un intérêt réel, s’épargner des publicités intrusives, auxquelles on ne prêtera, quoi qu’il arrive, aucune attention, s’épargner des posts et commentaires de nos « amis » Facebook dont le quotidien ne nous intéresse qu’à moitié, pour ne garder que le meilleur, sur le papier pourquoi pas… !
La contrepartie, c’est aussi que l’on finit par s’enfermer dans une bulle filtrante appelée « bulle cognitive » qui conforte le consommateur, lecteur, citoyen… dans son schéma intellectuel, dans ses habitudes et perd peu à peu toute stimulation extérieure qui pourrait lui permettre de s’ouvrir à autre chose.
Et ce problème est loin d’être anecdotique, certaines voix s’alarment déjà d’une population enfermée dans un univers narcissique et lissé empêchant tout débat d’idées ou d’esprit.
Le sujet n’est d’ailleurs pas pris à la légère chez les plus grands utilisateurs des algorithmes en question, Netflix aurait en effet lancé des programmes de recherche dans ce sens… La prochaine génération d’algorithmes saura-t-elle conjuguer les enjeux du filtrage pour le consommateur tout en maintenant une certaine ouverture d’esprit ?
Affaire à suivre…
Magali Thepot