Ce vendredi 26 novembre, vous n’avez pas pu échapper à cette déferlante de promos et prix cassés. En effet, il s’agissait du Black Friday, un concept venu des États-Unis. Une pratique de plus en plus controversée à l’heure où les valeurs environnementales et sociales prennent une plus grande place pour les consommateurs. Depuis quelques années, les marques responsables contre-attaquent avec le Green Friday. Zoom sur ce phénomène.
L’origine du Black Friday
Le Black Friday désigne le jour de promotion du lendemain de Thanksgiving. Ce terme est apparu dans les années 60, l’histoire raconte que les marchands utilisaient de l’encre noire pour noter leurs ventes ce jour-là…
En France, la première édition du Black Friday a eu lieu en 2013. Les débuts ont été timides, mais depuis 2016 le phénomène prend de plus en plus d’ampleur.
Le Black Friday, symbole du mode de consommation de masse, fait beaucoup de dégâts chaque année : un pic de commandes difficiles à traiter dans des délais très courts en vue de Noël, des transports démultipliés, des dégâts environnementaux.
De plus, le Black Friday ne se suffit plus à lui-même, certaines marquent instaurent aussi le black week-end et le Cyber Monday.
Quelques chiffres :
Sources : Oberlo
L’anti Black Friday
Certaines marques ont voulu prendre le contre-pied en organisant le Green Friday, une alternative au mode de consommation de masse. Plus de 200 entreprises se sont engagées à ne pas pratiquer de rabais, et à reverser une partie de leurs bénéfices à des associations engagées pour une consommation plus durable, en proposant des alternatives comme l’achat de produits d’occasion ou reconditionnés. Le but étant de ne pas rentrer dans cette spirale de prix toujours plus bas. Ces marques estiment qu’elles vendent au prix juste toute l’année, leur produit est conçu de façon éthique, c’est pourquoi elles ne font pas de réduction.
Contrairement au Black Friday, le Green Friday veut sensibiliser aux modes de consommation alternatifs, destinés à lutter contre le gaspillage : réparer plutôt que jeter, encourager l’achat d’occasion ou local, allonger la durée de vie des produits, acheter des produits reconditionnés.
Dream Act , en association avec la fédération des entreprises d’économie sociale « Envie » et le REFER (réseau de ressourceries) ont lancé le Green Friday avec l’ambition de donner l’alerte sur la consommation irresponsable du Black Friday. De nombreuses marques ont suivi cette initiative en s’engageant pour cette cause. Certaines enseignes œuvrent avec des actions fortes, comme Aigle qui a fermé toutes ces boutiques et son e-shop vendredi dernier. La Camif, elle, a laissé son site ouvert, mais appelle les consommateurs à remplir le questionnaire BISOU avant de procéder à leur commande. La méthode consiste à répondre à 6 questions : En ai-je vraiment besoin (B)? Est-ce que j’en ai besoin immédiatement (I)? Est-ce que je ne possède pas déjà un autre objet semblable (S)? Quelle est l’origine du produit (O)? Est-ce que cet objet est utile (U)? Est-il socialement responsable (S)? Ce questionnaire permet de faire son achat de manière réfléchie.
De nombreuses autres initiatives similaires ont vu le jour, comme « Make Friday green again » ou encore « Black for good », et des marques de tous les secteurs ont repris ce mouvement comme Balzac, marque de prêt-à-porter, Typology, marque de beauté en reversant leurs recettes à une association.
Espérons que tout cet engouement puisse faire prendre conscience aux français de leur mode de consommation.
Emma Laouénan