Arrêt sur images d’un autodidacte

Publié le par chez APACOM. Modifié le

Après une longue carrière à France Télévision dont six ans à France 3, Jean-Pierre Bertrand a quitté le poste de délégué régional de France 3 Aquitaine fin mai 2012.

Pouvez-vous nous présenter rapidement votre parcours ?

J’ai commencé à travailler à 17 ans en choisissant le métier d’acteur. J’ai joué auprès de Patrice Laffont et de Louis de Funès dans quatre des six comédies de la saga des Gendarmes, mais aussi avec Jean-Paul Belmondo dans le film franco-italien «Ho !» sorti en 1968 et réalisé par Robert Enrico. J’ai aussi endossé le métier d’assistant metteur en scène pour Pierre Sabbagh et son émission télévisée  «Au théâtre ce soir».

En 1974, je mets de côté ma carrière d’acteur pour des raisons économiques et je me consacre au journalisme. Pigiste permanent pour la rubrique télévision du Parisien Libéré, je rédige aussi quelques piges pour TV Magazine. Un jour, Le Parisien me demande d’écrire un premier papier sur Armand Jammot sous l’angle de son émission télévisée «Les dossiers de l’écran», puis TV Magazine m’en commande un second sur «l’homme des jeux». A la suite de ces deux rencontres, dont je garde un souvenir mémorable, je repars avec un nouvel emploi de présentateur et journaliste pour les émissions télévisées «Aujourd’hui Madame» et «Les dossiers de l’écran».

A partir de 1978, et en parallèle de mes activités télévisuelles, je commence à faire de la radio. En 1980, je crée une radio au sein de Radio France, «Radio Bleue» destinée aux séniors que je dirige durant deux ans. Très belle aventure ! Puis je monte «CVS», une radio locale, à Versailles avec Roland Faure, ancien PDG de Radio France. Je m’amuse beaucoup durant quatre ans et je réitère la même opération avec Michel Giraud au Perreux dans le Val de Marne. En 1986, Jean-Marie Cavada me propose de rejoindre Antenne 2 pour diriger l’émission «Anous2». Notre collaboration se prolonge durant 13 ans avec «La Marche du Siècle». Par la suite, je produis une série d’émissions comme «Conversation avec un Président/Mitterrand-Elkabbach» ; je réalise des portraits TV ; j’écris deux rapports pour Matignon, je candidate à la présidence de la chaine parlementaire…

En septembre 2005, Patrick de Carolis et Patrice Duhamel me proposent une des directions régionales de France 3. Ce sera Bordeaux !

Vous avez dirigé l’antenne de France 3 Aquitaine de 2006 à 2012. Quel bilan dressez-vous de ces six années ?

Il y a dans ces stations régionales comme France 3 des gens qui ont énormément de talent pas toujours bien utilisé. La proximité régionale est le cœur de la mission de cette antenne. J’ai ouvert des bureaux à Arcachon, Sarlat, Dax. France 3 a été partenaire de nombreuses manifestations comme la Fête du Vin, la Fête du Fleuve, le Jumping, le Tournoi de Primerose. Le bilan est très positif. Là aussi je me suis bien amusé. Nous avons produit et réalisé des documentaires formidables, une dizaine par an, comme «Mechti», vieux combattant algérien, «Les enfants terribles du cinéma», «Les années CAPC» et «Les années miroir».

Comment percevez-vous l’avenir de la chaîne ?

Elle ne peut pas continuer avec ce modèle économique et cette organisation. Aujourd’hui, elle perd en proximité avec ses auditeurs. En 2008, Hervé Chabalier, patron de l’agence de presse et de télévision Capa, était l’un des membres de la commission de travail gouvernementale pour une nouvelle télévision publique. J’aurais aimé que ses propositions aient été retenues. Il avait soumis l’idée de créer huit antennes régionales autonomes associées aux collectivités territoriales et éventuellement la PQR, et surtout, d’inverser la proportion des contenus : principalement régionaux avec un décrochage national.

Avez-vous d’autres projets professionnels ?

J’ai de nombreux projets professionnels : écrire et réaliser des documentaires avec des amis producteurs, mais aussi des portraits atypiques comme ceux, déjà réalisés il y a quelques années, d’un chirurgien pionnier de la chirurgie cardiaque infantile et ses 40 ans de carrière, ou d’une femme exceptionnelle, chef d’entreprise devenue religieuse et aumônière de la prison de Fleury-Mérogis. J’ai aussi en tête le projet de diriger une collection de livres politiques pour une maison d’édition parisienne. Il m’arrive aussi de diriger quelques interviews d’écrivains pour la librairie Mollat. Depuis juin, je suis également conseiller technique de la Chambre de Commerce de Bordeaux et je crée mon cabinet de conseil en stratégie de communication événementielle et audiovisuelle. J’ai aussi tourné comme acteur dans la série «La Nuit des loups» de Jacques Santamaria pour France 3 où je campe le rôle du patron du Noailles !!!!… Retour aux sources ! La boucle est bouclée ! Et je conclus par l’écriture d’un roman autobiographique très romancé !!!

Le mot de la fin ?

J’ai vécu 60 ans à Paris puis 6 ans à Bordeaux et en Médoc. Il n’y aura pas de retour !!!

Propos recueillis par Catherine Sarnow

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