Le 18/20 de l’APACOM a organisé un nouveau rendez-vous dédié aux communicants indépendants. Durant cet échange, la commission a présenté les résultats de l’enquête qu’elle a menée auprès des indépendants, adhérents de l’APACOM pour mieux comprendre leurs attentes en cette période de crise sanitaire. A la suite de cela, chacun a pu faire part de sa propre expérience au sein de l’association et des avantages qu’il a pu y trouver en tant que travailleur indépendant.
Indépendants, membreS de l’APACOM
L’APACOM est une association qui regroupe l’ensemble des professionnels de la communication de la Nouvelle-Aquitaine, de tous statuts professionnels. Parmi ce large panel, nous comptons plusieurs dizaines de travailleurs indépendants : des communicants qui ont décidé de travailler pour leur propre compte ou en freelance. Selon une étude de l’ INSEE de 2017, la France compte plus de 3,1 millions de travailleurs indépendants. Ce chiffre n’a fait qu’augmenter au fil des années, encouragé par la législation qui permet de nouveaux statuts alternatifs au CDI et « renforcé par l’informatisation et la numérisation des contenus [qui] ont pu favoriser la hausse de l’indépendance statutaire dans les métiers de la communication et de l’information. » (Etude de France Stratégie)
Puisqu’ils ne dépendent d’aucune structure, les indépendants ont l’avantage de pouvoir gérer l’organisation et la gestion de leur société, et bénéficient donc d’une grande liberté dans leur travail. Cependant, cette liberté peut parfois s’accompagner d’un sentiment de solitude, et depuis la crise de la Covid-19 et la généralisation du télétravail, le contact social s’est fait encore plus rare. Dans ce contexte, une association comme l’APACOM représente « un bon moyen de retrouver des professionnels de la communication avec qui l’on peut échanger sur des sujets communs », nous confie Xavier Blandin, Planneur stratégique freelance. Pour plusieurs indépendants, adhérents de l’APACOM, l’association a été l’occasion de se créer un réseau lors de leur arrivée à Bordeaux pour redonner du sens à leur autonomie. « L’indépendance, ce n’est pas être seul tout le temps mais c’est également créer des moments d’échange », nous explique Xavier Blandin. S’inscrire dans un réseau de plus de 550 professionnels de la communication ouvre des perspectives de collaborations professionnelles, mais les adhérents de l’APACOM y trouveront surtout des occasions d’échanger autour de leurs métiers. Bernadette Pellerin-Py, responsable relations presse freelance et membre de la commission du 18/20, se souvient que lors de son adhésion à l’APACOM, elle a « été surprise de trouver un réseau vaste et multiforme avec des gens si impliqués et désintéressés ».
Aujourd’hui, grâce à la commission du 18/20 de l’APACOM, l’association s’interroge sur la meilleure manière d’accompagner ses adhérents indépendants.
Enquête autour des indépendants et de leurs besoins
Pendant le premier confinement, le 18/20 de l’APACOM a organisé deux rencontres en visioconférence réservées aux indépendants, pendant lesquelles ces derniers ont exprimé le besoin d’avoir un temps d’échange qui leur serait spécifiquement dédié. La commission a donc pris l’initiative de diffuser un questionnaire par mail et sur les réseaux sociaux, pour déterminer quelles sont leurs attentes.
En s’intéressant au statut des répondants, on se rend compte que presque 70% d’entre eux sont indépendants depuis plus de 3 ans. Ce sont donc des professionnels qui ont de l’expérience et qui ont pu se faire une idée assez précise de leurs attentes professionnelles. On constate également qu’une écrasante majorité des indépendants ont le statut de micro-entreprise. Cependant, les réponses à l’enquête permettent de se rendre compte de la multitude de statuts juridiques que peut prendre un entrepreneur. Enfin, en tant qu’adhérents de l’APACOM, les indépendants ayant répondu à l’enquête sont plutôt actifs au sein de l’association.
Dans le contexte actuel, il semblait nécessaire d’interroger les indépendants sur leur situation professionnelle vis-à-vis de la crise de la Covid-19. Lorsqu’on leur demande leur positionnement par rapport au sentiment d’isolement, les réponses ne font pas l’unanimité et “on se rend bien compte que l’on est tous inégaux face à la crise », nous explique Lisa Wyler, consultante en relations médias freelance et membre de la commission du 18/20. Pour ceux qui en ressentent les effets, certains arrivent à y faire face seuls et d’autres s’appuient sur la présence de leur réseau professionnel. Même si parmi les répondants peu d’entre eux sont encore très impactés par la crise sanitaire, 39% déplorent l’absence de liens en présentiel et 39% ont des difficultés à prospecter et développer leur activité.
A travers cette enquête, il était important pour la commission du 18/20 de l’APACOM de comprendre ce que les indépendants attendent de l’association. Parmi les réponses obtenues, nous retiendrons qu’ils veulent surtout créer du lien professionnel pour pouvoir développer leur activité. Cependant, l’APACOM n’a pas pour but premier de « faire du business » mais de faire rayonner les métiers de la communication. Malgré tout, les rencontres et les ateliers organisés par l’association sont l’occasion pour les adhérents de partager leur expérience et d’apprendre de celle des autres. Toutefois ces échanges ne sont possibles que si les adhérents sont impliqués et participent de temps en temps à l’organisation d’événements, comme le souligne Claire Goutines, rédactrice et pilote de la commission du 18/20 : « Appartenir à un réseau est profitable si l’on est acteur et non pas juste consommateur. »
Enfin, des indépendants adhérents de l’APACOM basés hors Bordeaux ont exprimé le souhait de venir à la rencontre de leurs collègues bordelais lors d’événements sur place ou en visioconférence. Olivier Alessandri, consultant et gérant de l’agence digitale OLVANI à Agen reconnaît que « Bordeaux est un pôle d’attraction historique » mais il ajoute qu’il « faudrait tout de même renforcer le lien avec les autres régions. »
L’APACOM compte aujourd’hui plusieurs dizaines d’indépendants, il est donc important de connaître les difficultés auxquelles ils sont confrontés pour pouvoir les accompagner au mieux. Ce qui semble le plus important à présent est de créer des temps d’échange, de rencontre et de partage pour contribuer à reconstruire le lien social.
Emilie Sadeyen