Le 6 mai dernier, le 18/20 de l’APACOM conviait ses adhérents à assister à une rencontre en visioconférence organisée par le Synap (Syndicat National des Attachés de Presse et des Conseillers en Relations Publics). Les participants ont pu assister à la présentation des résultats d’une étude, interrogeant des journalistes à propos de leurs relations avec les professionnels de la communication. Ce temps d’échange a permis aux communicants de mieux comprendre les attentes des journalistes.
Objet de l’étude
Entre décembre 2020 et mars 2021, Data Observer et le SYNAP ont diligenté une étude pour capter ce que pensent les journalistes de leur relation avec les attachés de presse et les conseillers en relations publics. Cette enquête qualitative a été menée en ligne auprès de 159 journalistes travaillant majoritairement pour la presse professionnelle, la presse spécialisée et la radio (58%). Le profil des répondants assez éclectique, à la fois en termes d’âge, de rubriques journalistiques ou encore de lieu de résidence, donne un aperçu de l’opinion générale de la profession.
Source et qualité de l’information : quel rôle jouent encore les communicants ?
A l’heure où des dispositifs technologiques toujours plus performants facilitent l’accès à l’actualité et à « l’info », les communicants restent une source sûre d’information : l’étude révèle que 74% des journalistes obtiennent au moins la moitié de leurs informations de la part des attachés de presse et conseillers en relations publics. De plus, 77% des répondants estiment que l’information reçue est utile.
A l’inverse, lorsque les journalistes sont à la recherche d’informations sur un sujet, 91% sollicitent en premier lieu leurs contacts personnels mais 72% font également appel aux communicants. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, seulement 44% d’entre eux utilisent les réseaux sociaux comme source d’information. Ces chiffres témoignent encore une fois de l’importance et de l’utilité des échanges entre communicants et journalistes.
Les relations entre les deux professions sont assez fréquentes et considérées comme bonnes à excellentes pour 61% des répondants. Un souhait toujours émis par les journalistes : une relation plus respectueuse basée sur la confiance et une connaissance mutuelle des métiers de la communication et du journalisme.
Comment transmettre au mieux l’information aux journalistes ?
En ce qui concerne l’outil de prise de contact, les journalistes préfèrent à 97% être sollicités par email. Même si les réseaux sociaux facilitent la prise de contact, seulement 9% des journalistes interrogés souhaitent être contactés via ces outils.
Graphique représentant les moyens par lesquels les journalistes souhaitent être contactés
Les attachés de presse et les conseillers en relations publics, conscients de la quantité d’information reçue par les journalistes, tentent l’originalité ou les formats alternatifs pour attirer l’attention de leur interlocuteur. De ce fait, de nouveaux outils de présentation de l’information sont apparus : vidéos, podcasts ou autres livres blancs. Cependant, ces supports restent très peu plébiscités par les journalistes qui préfèrent des outils plus classiques comme le dossier de presse (85%), le communiqué de presse (76%) ou les enquêtes (69%).
Parmi ces supports appréciés des journalistes, le communiqué est toujours largement utilisé par les communicants puisque 41% des répondants reçoivent plus de 100 communiqués de presse par semaine. Toutefois, le dossier de presse, considéré comme l’outil le plus utile selon les journalistes interrogés, est moins souvent exploité par les communicants puisque 49% des répondants n’en reçoivent qu’entre 1 et 11 par semaine. Malgré tous les conseils qui prônent l’information synthétique et efficace, le dossier de presse est encore plébiscité par les journalistes.
Des méthodes de travail troublées par la Covid-19
La majorité des journalistes déclarent que leurs méthodes de travail ont été impactées par la Covid-19 puisqu’ils travaillent davantage en visio. Dans ce contexte, certaines invitations telles que les conférences de presse ou les voyages presse ont diminué.
En ce qui concerne les demandes d’interviews, elles n’ont pas vraiment diminué mais se font davantage en visio ou par téléphone. Malgré la crise de la Covid-19, 58% des journalistes reçoivent plus de 5 propositions d’interviews par semaine et plus de la moitié des répondants en effectuent au moins 3. Ces informations permettent aux communicants de mieux appréhender la charge de travail des journalistes pour agir en conséquence lors de leurs échanges.
En guise de conclusion, même si l’étude montre que les relations entre communicants et journalistes restent bonnes, des améliorations dans les modes de faire et l’approche sont possibles. Les journalistes interrogés veulent renforcer une relation plus personnalisée basée sur la confiance, le respect et la connaissance mutuelle des deux parties.
Emilie Sadeyen